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ORTHAL 2023[1]
Table des matières
IntroductionQuestions légitimes
Pourquoi écrire < ì > et < à > ?
Emploi de < e > en syllabe inaccentuée (atone) correspondant au son /e/ réduit (Murmellütt)
Quelles sont les autres configurations où l’on emploiera < e > pour /e/ réduit ?
Emplois de < e > en syllabe accentuée (tonique)
Les digrammes < aa > et < àà >
Comment lire < ei > et < ai > ?
Comment lire < äi > et < ëi > ?
Comment lire < àui > et < ài > ?
Comment distinguer les voyelles longues et les voyelles brèves ?
Durée des voyelles devant les suffixes < -le, -la, -lì/lé > des diminutifs
Durée des voyelles dans les formes verbales contractées en < -re/-ra >
Durée des voyelles devant < ch >
Les « mots grammaticaux » monosyllabiques
Mots grammaticaux » monosyllabiques faisant exception à la règle : V + C = VL
Mots grammaticaux bisyllabiques
Comment signaler les changements de durée par rapport à l’infinitif ?
Faut-il employer < h > d’allongement derrière une diphtongue ?
Emploi de < d >, < di > et < die >
L’article défini < d > et < di >
Le pronom et l’adjectif possessif < di >
Le démonstratif féminin singulier et pluriel < die >
Comment écrire le pronom impersonnel on ?
Emploi de < m’r > et de < d’r >
Emploi de < ’s > avec les verbes impersonnels
Emploi de < ’s > avec d’autres catégories verbales
Emploi de l’apostrophe dans les formes contractées :
Les formes contractées associant une préposition à un pronom personnel au datif
Emploi de l’apostrophe pour les formes contractées associant une préposition à
Quand peut-on faire l’économie de l’apostrophe ?
Quand utiliser le trait d’union ?
Comment reconnaître la coupure syllabique ?
La coupure syllabique dans les diminutifs
La coupure syllabique dans les mots composés
Comment éviter le triplement de consonnes ?
Tableau A - Correspondance des lettres et des sons (phones)
Tableau B – Correspondance des sons (phones) et des lettres (graphèmes)
Les voyelles complexes ou diphtongues
Synopsis des choix orthographiques de la méthode ORTHAL
Introduction
Après deux symposiums consacrés à la meilleure manière d’écrire l’alsacien en 2003 et de nombreuses dictées organisées dans toute l’Alsace par de futurs membres de l’association AGATe[2], qui ont touché plus de 400 personnes, ORTHAL est née en 2008 et a été conçue par Edgar Zeidler et Danielle Crévenat-Werner, linguistes et dialectologues et membres co-fondateurs de l’association AGATe.
Lors de l’Assemblée Générale de l’association AGATe le 10 septembre 2022 à Colmar, il a été convenu d’apporter des compléments et des précisions à la version historique de la méthode ORTHAL.
En 2023, Edgar Zeidler, après une lecture attentive du mémoire en master Sciences du langage, Quelle(s) norme(s) pour l’écriture de l’alsacien en 2022 de Nathanaël Beiner, sous la direction de Pascale Erhart et de Anne Theissen, propose aux membres de l’AGATe et à la communauté linguistique d’Alsace une nouvelle version d’ORTHAL, baptisée ORTHAL 2023.
Sans renier les choix de la version historique, ORTHAL 2023 tient compte des changements sociolinguistiques qui se sont opérés en Alsace entre 2008 et 2023 et s’ouvre davantage à un public sans prérequis en allemand. Pour ce faire, le système élargit le choix entre plusieurs graphies équivalentes et offre aux utilisateurs un plus grand espace de liberté.
La méthode ORTHAL est la propriété intellectuelle de l’association AGATe.
Questions légitimes
Est-ce que « ORTHAL 2023 »…
- propose une orthographe cohérente valable pour l’ensemble des dialectes alsaciens ? OUI !
- tient compte de de l’image graphique de l’allemand standard ? OUI !
- s’appuie sur un alsacien standardisé ? NON !
- permet de transcrire les principales variétés dialectales en usage ? OUI !
- est conçu pour permettre à tout un chacun de lire et d’écrire l’alsacien : OUI !
- s’adresse autant à un public germanophone et à des germanistes qu’à des apprenants sans prérequis en allemand : OUI !
- est évolutif ? OUI !
ORTHAL repose sur trois critères fondamentaux :
- La référence graphique, hormis l’emploi de l’accent grave et de l’accent aigu du français, est l’alphabet allemand.
- La graphie doit être lisible par un public large, notamment par des lecteurs non-initiés aux différentes variations dialectales.
- La graphie doit être agréable à l’œil, sans surcharge inutile[3], aisément identifiable comme étant de l’alsacien[4], reproductible à la fois par des apprenants germanophones ou germanistes que par des apprenants qui n’ont pas de prérequis en allemand.
Fil conducteur
ORTHAL ne cherche pas à transcrire orthographiquement dans le moindre détail toutes les variations de « l’arc-en-ciel dialectal », mais propose un système orthographique cohérent, respectueux de la plupart des prononciations en usage en 2023. Le fil conducteur qui a guidé les concepteurs de la méthode ORTHAL se résume ainsi :
„So nooch àn der elsassisch Üssproch wie mäjlig, so nooch àm Hochditsche wie neetig.“
Épouser au mieux les prononciations de la langue alsacienne et célébrer avec la langue allemande un mariage de raison.
Il est temps à présent d’entrer dans le vif du sujet.
Majuscules ou minuscules ?
Majuscule
- Au début d’une phrase, après un point, double point, point d’interrogation et d’exclamation
- Noms communs (substantifs) :
Korb, corbeille, Pfànn, casserole ; Hüss, maison, Litt, gens
- Noms propres :
Schmidt, Charles
- Toponymes, noms géographiques :
Mìlhüsa, Colmer, Strosbùrig, Elsàss, Pàris, Frànkrich, Berlin, Ditschlànd, Europa, Àtlàntik
- Noms dérivés de toponymes ou noms géographiques :
e/a Colmerer, e/a Mìlhüser, e/a Strosbùrjer, e/a Elsasser, e/a Frànzos, e/a Berliner, e/a Ditscher, e/a Europäer
- Notions et événements historiques :
Bàsler Leckerli, d Weimarer Repüblik, der Zweit Waltkrieg
- Adjectifs et verbes substantivés :
ebbis Scheens, quelque chose de beau, s Trìnke, le boire
- Pronoms à la forme de politesse :
Ìhr, Ìhne, Èich, Sìe, vous
Minuscule
- Tous les mots, hormis ceux mentionnés ci-dessus, après virgule, point-virgule, ou points de suspension
- Articles définis et indéfinis :
der, de, d, di, s, e, a
- Démonstratifs :
die/dia, da, dar, dër, dënne, dàs, däs, dìs
- Pronoms personnels (sauf forme de politesse) :
ich, mich, mìr, dü, dich, dìr, ar, as, es ìhns, ìhn, ìhm, sìe, ìhr, as, ìhm, mìr, uns, ìhr, èich, sìe
- Interrogatifs, pronoms relatifs :
wo, wer, wenn, wann, wàs, wie, wie viel/wia vìel, wurum/worùm, wieso/wiaso etc.
- Indéfinis :
àlles, tout; àlli/àlla, tous, toutes
- Adjectifs :
wohr: Dia/Die Gschìcht ìsch wohr. Cette histoire est vraie.
bràv: Dàs ìsch e/a bràv Kìnd. C’est un enfant obéissant.
scheen: Dàs ìsch e/a scheeni/scheena Gschìcht. C’est une belle histoire.
- Déterminatifs indéfinis :
viel, wenig/wennig, manki/manschi/mànischi, gwìssi/gwìssa, einigi, e/a pààr[5] etc.
- Adverbes :
garn: Ich fàhr garn. J’aime bien rouler.
gschnall: Sìe reddt gschnall. Elle parle vite.
- Prépositions :
ìn, üs, üf/uf/ùf, ìber/ìwwer/, mìt, ohne/ohna/ohni, nawe/nawa/naba, zwìsche/zwìscha, unter/ùnter/ìnger etc.
- Conjonctions :
un/ùn, àber, àwwer, denn, wil, àss, dàss, wo, bis, ob, äb etc.
- Verbes :
schàffe/schàffa, travailler; schriwe/schriwa/schriba, écrire
À vous de jouer!
Majuscule ou minuscule?
Dans le texte suivant, tous les mots sont en minuscule. Armez-vous d’un feutre et soulignez les lettres écrites de façon erronée ! Réécrivez le texte, et confrontez le vôtre avec la solution préconisée !
Texte[6] illustrant une variété dialectale en usage dans le Haut-Rhin (68)
as sìn amol viar kleina hàsa gsì. sa han flopsi, mopsi un peter gheisa. sa han mìt ìhra müater ìme sàndloch glabt, unter da wurzla vun’ra sehr scheena tànna.
et dans le Bas-Rhin (67)
es sìn emol vìer klëëni hasle gewann. sie hàn flopsi, mopsi, boemwollwaddele ùn peter ghëise. sie hàn mìt ìhrer mueter ìme sàndloch gelabt, ìnger de wùrzle vùn ere àri grose tànn.
Solutions
(68)
As sìn amol viar kleina Hàsa gsì. Sa han Flopsi, Mopsi, Bàuimwullawadala un Peter gheisa. Sa han mìt ìhra Müater ìme Sàndloch glabt, unter da Wurzla vun’ra sehr scheena Tànna.
(67)
Es sìn emol vìer klëëni Hasle gewann. Sie hàn Flopsi, Mopsi, Boemwollwaddele ùn Peter ghëise. Sie hàn mìt ìhrer Mueter ìme Sàndloch gelabt, ìnger de Wùrzle vùn ere àri grose Tànn.
Voyelles (monophtongues)
Emploi des accents
Pourquoi écrire < ì > et < à > ?
ORTHAL a recours à l’accent grave du français dans deux cas de figure emblématiques qui sont les piliers de la méthode ORTHAL.
Il s’agit de différencier /i/ fermé, orthographié < i > de /i/ très ouvert, orthographié < ì >. Il convient également de ne pas confondre /a/ clair orthographié < a >, et /a/ sombre, voilé, orthographié < à >.
Ces distinctions sont pertinentes sur le plan phonologique, orthographique et grammatical, car elles concernent des termes qui forment des oppositions distinctives :
- Différenciation de l’infinitif et du participe passé
schliffe # gschlìffe, aiguiser – aiguisé
risse # grìsse, déchirer – déchiré
- Différenciation sémantique
wisse # wìsse, blancs - savoir
dànke # danke, remercier - penser
- Différenciation du singulier et du pluriel
Mànn # Manner, homme - hommes
Gàns # Gans, oie - oies
- Différenciation entre le terme de base et le diminutif
Pàck # Packla, paquet – petit paquet
Gàss # Gassla, rue – ruelle
Différentiation de /a/ clair et /a/ voilé (sombre)
Prenons l’exemple :
Le chemin du chasseur suit la rivière.
Choisissez une des trois façons d‘écrire : a, b oder c.
Chacune est présentée sous une forme double : une variante en usage dans le Bas-Rhin (67) et une autre dans le Haut-Rhin (68)[7]
a) De Waj vom Jajer geht am Bach entlang. (67)
a) Der Wag vum Jager geht am Bach entlang. (68)
b) De Waj vom Jajer geht àm Bàch entlàng. (67)
b) Der Wag vum Jager geht àm Bàch entlàng. (68)
c) De Wàj vom Jàjer geht am Bach entlang. (67)
c) Der Wàg vum Jàger geht am Bach entlang. (68)
Commentaire
- Si la graphie ne tient pas compte des deux prononciations très différentes des deux /a/ quelqu’un qui ne maîtrise pas parfaitement l’alsacien lira tous les exemples avec /a/ clair. Si l’on ne distingue pas par écrit /a/ clair et /a/ voilé ou sombre, on complique inutilement la tâche à tout apprenant ou néophyte. La prononciation de chaque mot contenant < a > devrait être mémorisée, ce qui à terme peut s’avérer fastidieux et décourager plus d’un.
- Le choix de marquer /a/ dans par ex. Bàch signale au lecteur qu’il convient de le lire autrement que < a > dans Waj, Jajer (67), Wag, Jager (68). Un lecteur familier de la langue allemande réagira attentivement à ce marquage, et pensera que Bàch, en alsacien, doit être prononcé différemment que „Bach“ en allemand. Mais des lecteurs francophones devraient assez rapidement comprendre qu’un accent sur une lettre en modifie sa prononciation de base. ORTHAL a choisi par conséquent de marquer /a/ sombre avec l’accent grave et ce en dépit de vieilles habitude passées chez certains auteurs haut-rhinois comme l’illustre la ligne c).
Exercice
Traduisez cette phrase en alsacien
Le chasseur part à la chasse. Il voit un chat qui se moque de lui..
De J_jer geht ùf d J_cht. Er seht e K_tz, wo ne üsl_cht. (67)
Der J_ger geht uf d J_cht. Ar seht a K_tz, wu na üsl_cht. (68)
Solution
Hormis Jajer ou Jager, tous les autres mots sont prononcés avec < a > sombre.
De Jajer geht ùf d Jàcht ùn seht e Kàtz, wo ne üslàcht. (67)
Der Jager geht uf d Jàcht un seht a Kàtz, wu na üslàcht. (68)
Voici en illustration, quelques comparaisons entre l’alsacien et l’allemand avec /a/ clair et /a/ sombre :
anfangen – ànfànge (67); fahren – fàhre (67); Hammer – Hàmmer (67 + 68); Krach – Kràch (67 + 68)
laden – làde (67); lachen – làche (67); Magd – Màgd (67 + 68); machen – màcha (68); Mann – Mànn (67 + 68); Nagel – Nàgel (68); Tag – Tàg (68) ; Wasser – Wàsser (67 + 68); Zahn – Zàhn (67 + 68)
Si un son ou phone n’existe pas dans aucune des deux langues référentes (français, allemand), il faut inventer un nouveau graphème (signe graphique) C’est le cas pour le très répandu /i/ très ouvert proche de /e/ fermé. Mais avant d’expliquer le choix d’ORTHAL, nous vous invitons à vous confronter vous-mêmes au problème.
Exercice
Traduisez cette phrase en alsacien et optez pour l’une des solutions proposées.
Sepp Deck n’est pas très gros.
a) De Seppi Deck isch nit sehr dick. (67)[8]
a) Der Seppi Deck isch nit sehr dick. (68)[9]
b) De Seppi Deck esch net sehr deck. (67)
b) Der Seppi Deck esch net sehr deck. (68)
c) De Seppi Deck ésch nét séhr déck. (67)
c) Der Seppi Deck ésch nét séhr déck. (68)
d) De Seppi Deck ìsch nìt sehr dìck. (67)
d) Der Seppi Deck ìsch nìt sehr dìck (68)
Commentaire
- D’emblée, on reconnaîtra tous les < i > comme /i/ fermé et on prononcera isch nit dick exactement comme < i > dans Seppi. Comment un apprenant ou un lecteur néophyte pourraient-ils distinguer /i/ fermé de /i/ très ouvert proche de < é > ?
- Deux phones (sons) différents ne sont pas différenciés orthographiquement. Le phone /i/ très ouvert de l‘adjectif deck est orthographié de la même façon que le nom propre Deck, prononcé avec /e/ ouvert, < è >. Les familiers de l’orthographe allemande prononceront et liront spontanément les deux mots avec < è > De surcroît, net sera lu aussi avec /e/ ouvert, notamment par des francophones, qui connaissent « net », sans parler du « net » ou d’Internet. Seule la prononciation de sehr ne devrait pas poser de problème. À cet endroit, il nous faut rappeler une particularité de l’Alsace. L’Alsacien, qui est soumis à la fois à l’influence du français et de l’allemand, lira plus ou moins spontanément la lettre < e > comme < è > quand elle est suivie de plusieurs consonnes ou de consonnes doublées. C’est le cas en général dans les deux langues :
belle, certain, recherche, perte ; Dreck, essen, Kette, helfen.
Par conséquent, Allemands et Français liront /e/ dans la séquence : esch net deck, comme /e/ dans in Seppi et Deck.
- Le problème de l’accentuation « à la française »
Il existe quelques adeptes de l’accentuation sur le modèle français qui plaident pour l’emploi des accents aigu, grave et circonflexe. Le principal argument serait une meilleure lisibilité pour les francophones. Mais leur emploi systématique conduirait à un foisonnement d’accents qui défigurerait la graphie de l’alsacien. Par ailleurs, l’alsacien perdrait son caractère originel, celui d’une langue germanique, un ensemble constitué de francique et d’alémanique. C’est pour cette raison qu’ORTHAL n’emploie des accents français uniquement quand cela est pertinent, comme par ex. pour différencier des prononciations différentes pour un même mot :
Lehrer, Lèhrer, professeur ; kè, kei, aucun(e), pas de… ; fréi, frèi, libre.
Imaginons la phrase suivante avec une accentuation systématique à la française :
Mes meilleurs amis font tout pour moi, même l‘impossible. Ce n’est pas beau, ça ?
Minni bèschte Frénd géhn fér misch durisch déck ùn dénn. Ésch dés nét schén ? (67)
Minna bèschta Frénd géhn fér méch dur déck un dénn. Ésch dàs nét schén ? (68)
La référence à la langue allemande est presque entièrement gommée et la graphie semble surchargée.
- Le graphème innovant < ì > est la pierre angulaire du système ORTHAL. Il offre l’avantage d’éviter l’emploi de < é > dans presque toutes les occurrences. Il permet de différencier/é/ de /è/ ce qui dans la ligne b) n’est absolument pas le cas. D’une part, ce choix rend la chose plus compliquée pour les apprenants sans prérequis en allemand, mais d’autre part, il illustre la proximité avec l’allemand écrit :
ìch bìn – ich bin; dìck – dick; ìhr – ihr; mìt – mit; nìt – nicht; Kìnd – Kind; Wìlle – Wille; nìmm! – nimm!
On peut réaliser < ì > sans problème : sur PC (Windows) soit actionner en même temps la touche alt gr et accent grave, puis actionner la touche < i > minuscule ou majuscule. Ou bien, appuyer sur alt 141 pour < ì > minuscule et alt 222 pour < Ì > majuscule.
Voyons ce que donne la phrase ci-dessus en ORTHAL :
Minni beschte Frìnd gehn fìr misch durisch dìck ùn dìnn. Ìsch dìs nìt scheen ? (67)
Minna beschta Frìnd gehn fìr mìch dur dìck un dìnn. Ìsch dàs nìt scheen ? (68)
Commentaire : L’emploi des accents est limité au strict nécessaire. La proximité de l’allemand écrit saute aux yeux.
Exercice
Traduisez en alsacien :
L’aubergiste Emma mange tous les jours des kilos de poissons et grossit de plus en plus.
D W_rt_n Emma _sst j_de Dàj k_low_s F_sch ùn wùrd _mmer d_cker. (67)
D W_rt_n Emma _sst j_de Tàg k_low_s F_sch un w_rd _mmer d_cker. (68)
Solution
D Wìrtin[10] Emma ìsst jede Dàj kilowis Fìsch ùn wùrd ìmmer dìcker. (67)
D Wìrtin Emma ìsst jeda Tàg kilowis Fìsch un wìrd ìmmer dìcker (68)
Pourquoi employer < é > ?
Nous employons < é > pour transcrire la diphtongue /éi/, [ei], courante dans le Val de Munster. C’est la seule façon de la distinguer de < ei > [ai] ou de < èi > [ɛi] :
dréi [drei], trois # Heimet [′haimət], pays natal
fréi [frei], libre # Frèiheit [′frɛi″hait], liberté
Pourquoi employer < è > ?
Pour illustrer le continuum géolinguistique entre Lehrer et Lèhrer, et indiquer la différence d’aperture entre /e/ fermé et long [eː] et /e/ ouvert et long [ɛː], il est recommandé de transcrire [ɛ] orthographiquement par < è >. Mais < ä > est une alternative :
Lèhrer [′lɛːrər] est préférable à Lährer dont l’orthographe est trop éloignée du terme référent Lehrer [′leːrər].
En outre, < è > permet de bien orthographier la diphtongue [ɛi] tout en restant proche du « Schiftbild » allemand : drèi [drɛi], trois, drei ; frèi [frɛi], libre, frei
Finalement, < è > permet de lever toute ambiguïté quant à la prononciation de kè, aucun, pas de, et là encore de souligner la proximité avec la variante kei.
La lettre < e >
Emploi de < e > en syllabe inaccentuée (atone) correspondant au son /e/ réduit (Murmellütt)
La tendance des parlers du bas-alémanique du sud et du haut-alémanique de prononcer avec /a/ clair l’article indéfini un, une, et de marteler davantage la syllabe finale, où l’on entend plutôt /a/ clair que /e/ réduit, conduit logiquement tout scripteur au sud du « Landgraben » à écrire :
a Mànn [a] [mɒn], un homme
màcha [ʹmɒxa], faire
lasa [ʹlaːsa], lire
Maidla [′maidla]
ORTHAL permet de souligner cette différence de prononciation en proposant < a > dans ces cas de figure.
Pour les aires linguistiques du francique et du bas alémanique du nord, où est plutôt réalisé /e/ réduit [ə], ORTHAL emploie < e >. Ce faisant, ORTHAL se réfère aussi aux auteurs qui ont choisi d’employer < e > pour distinguer les syllabes accentuées (toniques) des syllabes non accentuées (atones), notamment pour orthographier l’article indéfini ou les syllabes finales en < e >.
À l’instar de nos voisins badois et suisses, les scripteurs au nord du « Landgraben » écrirons[11] :
e Mànn, un homme
màche, faire
lase, écrire
Maidle, jeunes filles
L’article défini, prononcé avec /e/ réduit[12] [ə], baptisé « Murmellütt », son murmuré, s’écrira respectivement :
- de [də], dans l’aire linguistique du bas-alémanique du nord (BAN) et dans celles du francique (FR) de l’Alsace Bossue et de la région de Wissembourg :
de Mànn [də] [mɒn], l’homme
- der [13][dər], dans l’aire du bas-alémanique du sud (BAS) et dans celle du haut-alémanique (HA) :
der Mànn [dər] [mɒn], l’homme
Quelles sont les autres configurations où l’on emploiera < e > pour /e/ réduit ?
Ce sera le cas pour les syllabes inaccentuées suivantes :
- La syllabe en -end :
wahrend [ʹvaːrənd], pendant
- La syllabe en -el :
Maidel [ʹmaidəl], jeune fille
- Les syllabes en -ersch :
dü zìttersch [ʹtsɪtərʃ], tu trembles
- Les syllabes en -ert :
’s dundert [ʹdundərt], il tonne
- Les terminaisons en -et, fréquentes dans le Sundgau :
ar zìtteret [ʹtsɪtərət], il tremble
- Les suffixes dans les formes comparatives en -er :
schnaller [ʹʃnalər], plus vite
- Les syllabes finales en -ens :
zweitens [ʹtsvaitəns], deuxièmement
- Les syllabes finales en -erscht :
bsunderscht [ʹbsundərʃt], particulièrement
- Les désinences en -er ou -es des adjectifs déclinés au nominatif et accusatif masculins singuliers :
e intrassànter [ʹintra″sɒntər] Romàn / e intrassàntes [ʹintra″sɒntəs] Büech, un roman / un livre intéressant
- Les syllabes inaccentuées ou faiblement accentuées comportant < e > (la syllabe accentuée est en gras) :
Verzìcht [fərʹtsɪxt], renonciation ; bekumme [bəʹkumə], recevoir ; hoffentlig [ʹhɔfəntlig], espérons
- Le pronom impersonnel es [əs] qui est inaccentué et le plus souvent postposé :
Ich hoff, àss es làngt, j’espère que cela suffit
As weis es. Elle le sait.
Employé en début de phrase, es est le plus souvent prononcé de façon abrégée. Nous signalons l’élision de < e > par l’apostrophe (cf. emploi de < ’s > ) :
Es horricht nìt. →’s horricht nìt. Elle n’écoute pas.
- Le pronom personnel se [sə], variante de sìe [sɪː] ou de sie [siː] postposé au verbe est inaccentué :
Wàs màcht se? Que fait-elle ?
Wàs màche se? Que font-ils /-elles
Emplois de < e > en syllabe accentuée (tonique)
< e > simple
La lettre < e > a la valeur de /e/ fermé et long [eː] dans quelques rares exemples :
bewega [bə′veːga], bouger, déplacer
gega[14] [′geːga], contre
jeder [′jeːdər], chacun
Kolleg [ko′leːg]
ledig [leːdig], célibataire
lega [′leːga], poser, coucher
Red [reːd], discours
reda [′reːda], parler
ORTHAL emploie également < e > pour transcrire le son /e/ ouvert et bref [ɛ]. C’est le cas lorsque
< e > est suivi de plusieurs consonnes.
Nous avons en effet deux références : le français et l’allemand. Dans un tel environnement consonantique, < e > est prononcé /è/ en français (F) et en allemand (D) :
F : geste, peste, verre, vert, belle, pelleteuse, détestation, mettre etc.
D: gestern (hier) ; wetten (parier) ; kennen (connaître) ; schrecklich (terrible) ; Herr (monsieur)
Nous proposons donc :
dert, [dɛrt] là-bas
gejje [ʹgɛjə], contre
Gejjner [ʹgɛjnər], adversaire
geschtert [ʹgɛʃtərt], hier
kenne [ʹkɛnə], connaître
Metzger [ʹmɛtsgər], boucher
Schrecke [ʹʃrɛkə], effroi
wette [ʹvɛtə], parier
zerscht [tsɛrʃt], d’abord
La lettre < ä >
La lettre < ä > correspond le plus souvent au son /e/ ouvert [ɛ], bref ou long [ɛː] :
Elle peut s’employer à la place de < e > et des formes comme därt, gäjje, Gäjjner, gäschtert, Mätzger, Schräcke, wätte, zärscht sont une alternative, dans la mesure où la lisibilité n’est pas entravée.
Nous conseillons de toujours employer < ä > pour les formes du conditionnel des auxiliaires sì(n) et hà(n) :
sìe wär, elle serait
sìe hätt, elle aurait
mìr wäre / wära, nous serions
mìr hätte / hätta, nous aurions
L’emploi de < ä > permet d’éviter que des homonymes soient homographes, c’est-à-dire que des homonymes s’écrivent de la même façon :
(lìnker) Beck, arrière gauche # Bäck, boulanger
känne, pouvoir # kenne, connaître
d Kälte, le froid # d Kelte, les Celtes
Il nous paraît également judicieux d’employer < ä > pour quelques « mots-calque » par rapport à l’allemand :
Äpfel, pomme(s), Äpfel
März, mars, März
nähre / nähra, nourrir, nähren
wähle / wähla, choisir, élire, wählen
Wäsch, linge, Wäsche
On peut également réserver < ä > à quelques pluriels et à quelques formes dérivées présentant l’alternance vocalique < à - ä > ou < o - ä > :
Glàs – Gläser, verres
Gràs – Gräser, herbes
Gàscht - Gäscht, invités
kàlt – kälter – (der) kältscht; froid – plus froid - le plus froid
kàlt – verkälta / verkälte, enrhumé, refroidi
làng – länger - (der) längscht, long – plus long - le plus long
Bàhnhoff – Bàhnhäff, gares
Koch – Käch, cuisiniers
Koch – Kächene, cuisinière
Dorf – Därfer, villages
Loch – Lächer, trous
bàche, cuire au four, - Bäck, boulanger
Nàhrùng, nourriture – nähra / nähre, nourrir
Wàhle, élections – wähla / wähle, voter ; Wähler, électeur
Enfin, < ä > est recommandé pour quelques emprunts au français ou à l’allemand :
s Nésésär, le nécéssaire
s Militär, l’armée, das Militär
Mais < ä > pourra aussi correspondre, en bas-alémanique du nord et en francique, au son /e/ très ouvert dans des formes dérivées de termes s’écrivant avec < a > ou < à > :
s Bànd – s Bändel, le ruban, la décoration
s Lànd – s Ländel, le pays, le petit pays (l’Alsace)
Exercice 1 : Comment écrire ?
Le professeur connaît une blague en alsacien.
D_ H_rr L_hr_r k_nnt e Wìtz ùf Els_ssisch (67)[15]
D_r H_rr L_hr_r k_nnt a Wìtz uf Elsassisch (68)[16]
Exercice 2 : Comment écrire ?
L‘élève au dernier rang pourrait raconter une blague en alsacien.
De Schìeler ìn de l_ tscht Reih k_nnt e Wìtz ùf Els_ssisch verz_hle (67)
Der Schialer ìn der l_tschta Reiha k_nnt a Wìtz uf Elsassisch verz_hla. (68)
***
Solutions 1 et 2 : il s’agit avant tout de distinguer kenne / kenna, connaître de känne / känna, pouvoir. Dazu die Unterscheidung zwischen < a > und < ä > im Wort Elsässisch (Unterelsass) und Elsassisch (Oberelsass):
De Herr Lehrer kennt e Wìtz ùf Elsässisch (67)
Der Herr Lehrer kennt a Wìtz uf Elsassisch (68)
De Schìeler ìn de letscht Reih kännt e Wìtz ùf Elsässisch verzähle. (67)
Der Schialer ìn der letschta Reiha kännt a Wìtz uf Elsassisch verzähla. (68)
Le digramme < ee >
Le digramme < ee > correspond à /e/ fermé et long [eː] dans quasiment tous les exemples :
Meer [meːr], mer
Gleeser [gleːsər], verres
leese [leːsə], résoudre
meege [meːgə], bien aimer
scheen [ʃeːn], beau
See [seː], lac
Seel [seːl], âme
teete [teːtə], tuer
treeschte [treːʃtə], consoler
Le digramme < eh >
Associé à < h >, la lettre < e > a la valeur de /é/ fermé et long [eː]. Les termes orthographiés
< eh > sont des « mots-calques » de l’allemand :
àbwehre [′ɒb″veːre] ou, repousser
geh [geː], aller
Lehrer [′leːrər], professeur
La lettre < ë >
ORTHAL emploie < ë > pour transcrire le phone /e/ très ouvert, bref [æ], ou long [æː].
dënne [′dænə], ce, cet
Mënung[17] [ʹmæː″nuŋ], opinion
ëne [ʹæːnə], un
(de) ënzig[18] [ʹænːtsig], le seul
Hëmet [ʹhæːmət], pays natal
La lettre < ù >
Certes, les systèmes phonologiques des parlers alsaciens ne comportent pas d’opposition /ou/ fermé, noté < u >, et /ou/ ouvert, noté < ù >. En d’autres termes, les phones [u] et [Ʊ] ne sont pas réalisées dans des termes qui présenteraient une opposition distinctive.
Cependant, la tendance à réaliser /ou/ fermé [u] est très marquée au sud de l’Alsace (région de Mulhouse, Florival), celle de réaliser /ou/ [Ʊ]ouvert est plus marquée en région colmarienne et dans le Bas-Rhin. C’est pourquoi, nous proposons de différencier les deux phones sur le plan orthographique, car les deux prononciations correspondent à des variantes géolinguistiques :
dùmm, dumm, stupide
Dùnnerwatter, Dunderwatter, orage
hùndert, hundert, cent
kùmme, kumme, venir
Kùmmissione, Kummissione, courses
Kùnscht, Kunscht, art
Lùscht, Luscht, envie
Sùnndàà, Sunndig, dimanche
La lettre < œ >
Elle correspond à une prononciation proche de « un » en français qui emploie ce signe graphique dans lœss ou cœur :
Dœ, jour
œnder, autre
Les digrammes < aa > et < àà >
Dans de rares cas, il est conseillé de doubler < a > ou < à > quand ces voyelles sont longues, soit par souci du calque de quelques termes en allemand[19], soit pour éviter que des homonymes soient homographes :
laar, vide, leer
Pààr, Paarla, couple, paire
e/a pààr, quelques
Stààt, État
Le digramme < oo >
Dans de rares cas, il est conseillé de doubler la lettre < o > quand /o/ est long, devant < ch > et < sch > :
nooch, près, nah
Noochber, voisin, Nachbar
Trooscht, consolation, Trost
L’intérêt décrire < oo > concerne également Boot, bateau. En effet, Botschàft, ambassade, message, Botschaft, ou Briefbott, facteur, Briefbote, sont nettement différenciés. Pour Hoor, cheveux, Haare, on peut aussi envisager d’écrire Hor. Angelshor est tout aussi lisible que Angelshoor.
Diphtongues
Comment lire < ei > et < ai > ?
Le digraphe < ei >
< ei > correspond à la transcription de la diphtongue [ai] :
Geis, chèvre
gheim, secret
Hei, foin
Heimet, pays natal
heise[20], s’appeler
heisrig, enroué
kei, aucun
Leischtung, performance
Leiter, échelle, dirigeant
Meinung, opinion
Reis, voyage
Seif, savon
verreise, partir en voyage
Le digraphe < ai >
ORTHAL propose < ai > comme alternative à < ei > pour lever une difficulté qui concerne notamment les personnes sans prérequis en allemand :
Gais, chèvre
ghaim, secret
Haimet, pays natal
haise, s’appeler
haisrig, enroué
kai, aucun
Laischtung, performance
Laiter, échelle, dirigeant
Mainung, opinion
Rais, voyage
Saif, savon
verraise, partir en voyage
Mais ORTHAL propose d’employer toujours le digraphe < ai > pour transcrire la diphtongue [ai] dans quatre cas de figure :
- Pour quelques mots calqués sur l’allemand :
Haifìsch, requin, Haifisch
Kaiser, empereur, Kaiser
Kaiserreich, empire, Kaiserreich
Mai, mai, Mai
- Pour éviter des confusions entre homonymes :
Hai requin, Hai # Hei, foin, Heu
Laib, miche, Laib # Leib, corps, Leib
Waisekìnd, orphelin, Waise # Weiser, sage, Weiser
- Pour écrire les formes dérivées de termes en < a, aa, aui, àui, äu, au > :
Baam, Bauim, Bàuim, Bäum, Baum, arbre → Baim, arbres
kauife, kàuifa, chäufa, kaufe, acheter → Kaifer, acheteur
Traam, Trauim, Tràuim, Träum, Traum, rêve → Traim, rêves
- Pour un exemple correspondant à l’allemand « Mädchen » :
Maidla, Maidlì/Maidlé, Maidli, Maidle, Maidel, jeune(s) fille(s)
Comment lire < éi > ?
ORTHAL a recours aux accents aigus et graves du français pour différencier certaines diphtongues.
Le digraphe < éi > correspond à la diphtongue/é/ vers /i/ d’aperture variable [ei] en usage notamment dans le Val de Munster :
Déifel, diable
dréi, trois
fréi, libre
Fréiheit, liberté
kéie, tomber
Comment lire < èi > ?
Le digraphe < èi > correspond à la diphtongue /è/ vers /i/ d’aperture variable [ɛi], très répandu sur « l’arc-en-ciel dialectal » :
Dèifel, diable
drèi, trois
frèi, libre
Frèiheit, liberté
kèie, tomber
Comment lire < äi > et < ëi > ?
Les digraphes < äi > ou < ëi > peuvent être employés au choix pour transcrire la même diphtongue /è/ très ouvert vers /i/ d’aperture variable [æi].
Le choix d’employer < ëi > peut se déterminer par la présence d’une variante dialectale en < ei > :
Mëischter [′mæiʃtər], maître (cf. Meischter)
Klëider [ʹklæidər], vêtements (cf. Kleider)
L’emploi de < äi > peut se faire en fonction d’un terme apparenté où figure la lettre < a > :
Mäidle [′mæidlə], jeune fille (cf. Maidla)
Träim [træim], rêves (cf. Traim)
Comment lire < àui > et < ài > ?
Les deux orthographes, < àui > et < ài > correspondent à la diphtongue /a/ sombre vers /i/ d’aperture variable : [ɒi]. Nous conseillons d’employer < àui >[21] quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < au > :
Bàuim, arbre, Baum
Fràui, femme, Frau
gràui, gris, grau
kàuife / kàuifa, acheter, kaufen
tàuisig, mille, tausend
Tràuim, rêve, Traum
Dans les autres cas de figure, l’emploi du digraphe < ài > s’impose, car il retranscrit strictement la diphtongue [ɒi] :
Hài, foin, Heu
Màidel, jeune fille, Mädchen
rài(h), cru, roh
Rhàin, Rhin, Rhein
Strài(h), paille, Stroh
Comment lire < aui > ?
Le trigraphe < aui > correspond à la diphtongue /o/ d’aperture variable vers /i/ d’aperture variable : [oi]. On peut se référer aux termes allemands correspondants qui s’écrivent avec < au, äu >.
Ce trigraphe a aussi l’avantage d’inviter les francophones sans prérequis en allemand de le lire spontanément /au/ vers /i/ :
àbgrauimt, débarrassé, abgeräumt
Bauim, arbre, Baum
Fraui, femme, Frau
Haui(a), houe, Haue, Hacke
hauie / hauia, frapper, cogner, hauen
kauife / kauifa, acheter, kaufen
Rauim, espace, Raum
Saui, cochon, Sau
tauisig, mille, tausend
trauie / trauia, oser, sich trauen
Comment lire < oi > ?
Le digraphe < oi > correspond également à la diphtongue /o/ d’aperture variable vers /i/ d’aperture variable : [oi]. On peut l’employer dans tous les autres cas de figure que ceux listés sous < aui >[22] :
àbgroi(h)mt, écrémé, entrahmt
Hoi, foin, Heu
roi(h), cru, roh
Roi(h)m[23], crème, Rahm
Stroi(h), paille, Stroh
Comment lire < öi >
Le digraphe < öi > transcrit la diphtongue /eu/ fermé de longueur variable vers /i/ d’aperture variable [Øi]. Il est fréquent en Basse-Alsace. :
blöi, bleu
döisig, mille
gröi, gris
röi(h), cru
Comment lire < oï > ?
Le digramme < oï > n’est pas une diphtongue, mais le son /o/ suivi de /i/ comme dans égoïste. C’est pourquoi, nous écrivons Egoïscht et non pas Egoischt. Idem pour l’adjectif egoïstisch, égoïste.
Comment lire < äu > ?
Le digraphe < äu > transcrit la diphtongue /œ/ ouvert vers /u/ d’aperture variable : [ɶY] ou vers /i/ ouvert [[ɶɪ] Nous l’employons dans la quasi-totalité des cas :
Äugscht, août
behäupte, affirmer
bläu, bleu, blau
enttäusche, décevoir
Fräu, femme
Läub, feuillage
Sundgäu, Sundgau
Täu, rosée
täusig, mille
Comment lire < eu > ?
Il s’agit de lire < eu > comme < äu >. Nous le proposons uniquement pour quelques termes calqués sur l’allemand[24] :
beleuchta, éclairer, illuminer, beleuchten
leuchta, briller, leuchte
Beuta, butin, Beute
üsbeute, exploter, ausbeuten
Leuchttùrm, phare, Leuchtturm
keusch, chaste, keusch
Keuschheitsgìrtel, ceinture de chasteté, Keuschheitsgürtel
verseuche, polluer, verseuchen
Comment lire < ie > ?
Le digraphe < ie > correspond à la diphtongue /i/ fermé vers /e/ réduit [iə] :
die, ce, cette
flieje, voler
Lieb, amour
riefe, appeler
Exceptions : les exemples suivants se prononcent avec /i/ fermé et long [iː], notamment dans des aires du bas-alémanique du nord et du francique :
Bier, bière
lieb, gentil
nie, jamais
sie, Sie, elle, ils, vous (forme de politesse)
Spiel, jeu
viel, beaucoup
vier, quatre
Comment lire < ia > ?
Le digraphe < ia > correspond à la diphtongue /i/ fermé vers /a/ :
dia, ce, cet(te)
fliaga, voler
Liabi, amour
riafa, appeler
Comment lire < üe > ?
Le digraphe < üe > correspond à la diphtongue /u/ fermé vers /e/ réduit [yə] :
Büe, garçon
güet, bien, bon
Hüet, chapeau
Schüel, école
süeche, chercher
Comment lire < üa >?
Le digraphe < üa > correspond à la diphtongue /u/ fermé vers /a/ clair [ya] :
Büa, garçon
güat, bien, bon
Hüat, chapeau
Schüal, école
süacha, chercher
Comment lire < ue > ?
Le digramme < ue > ne transcrit pas une diphtongue, mais un phone (son) réalisé en Basse-Alsace dont l’articulation se situe entre /e/ comme dans « eux » et /u/ comme dans « tu ». Dans les phases de tests auprès du public, les formes « Bü » ou « Bö » pour l’équivalent allemand Bube, garçon, ont été majoritairement rejetées. Finalement, un compromis a été trouvé avec la forme Bue :
Bue, garçon
guet, bien, bon
Huet, chapeau
Schuel, école
Comment distinguer les voyelles longues et les voyelles brèves ?
Pour les formes verbales contractées en < -re/-ra > où < e > est élidé à l’infinitif, si l’on ne veut pas doubler la voyelle longue suivie de plusieurs consonnes, on peut se référer à la forme « entière », non contractée :
àbladere/àbladera = àbladre/àbladra, rosser ; sécher avec une peau de chamois
àblàjere/àblàgera = àblàjre/àblàgra , entreposer, sécher
Voyelles longues
ORTHAL évite de doubler systématiquement les voyelles longues pour éviter une graphie lourde qui peut être perçue comme inesthétique. Mais certains doublements sont nécessaires, notamment dans les cas de figure suivants :
- Emploi quasi systématique de < ee > pour orthographier le son /e/ fermé et long [eː] :
gheere, appartenir
heere, entendre
Meer, mer
Schnee, neige
See, lac
Seel, âme
teete, tuer
treeschte, consoler
Veegel, oiseaux
Exceptions :
bewega, bouger, gega, contre ; jeder, ; chaque ; lega, poser, coucher ; reda, parler
- Emploi de < oo > pour éviter des confusions de sens concernant deux termes qui se prononcent avec /o/ bref d’aperture variable et /o/ long, d’aperture variable :
noch [nox], encore, # nooch [noːx], près, proche
- Emploi de < oo > pour éviter des confusions entre deux termes qui se prononcent avec /o/ long :
loose [ʹloːsə], écouter # lose [ʹloːsə], tirer au sort, apparenté à Los [loːs], lot
- Emploi de < oo > pour lever toute ambiguïté concernant la bonne prononciation :
Noochber [ʹnoːxbər], voisin, apparenté à nooch [noːx], près
Liberté de choix pour :
hoch/hooch, haut, Sproch/Sprooch [ʃproːx], langue ; Hochsproch/Hoochsprooch, langue haute, Oschtre/Ooschtre [′oːʃtrə], Pâques
- Emploi de < aa > ou < èè > en référence à deux termes allemands correspondants :
laar / lèèr, vide, leer
laare / laara / lèèra, vider, leeren
Stààt, État, Staat
Lois de phonétique
Pour éviter le doublement systématique des voyelles longues, ORTHAL se base sur les lois de durée de la phonétique allemande instaurée par Siebs et Duden (Deutsche Bühnenaussprache), avec trois formules simples à retenir :
- Une voyelle accentuée (V), en syllabe ouverte (sans consonne subséquente) est une voyelle longue (VL) :
V = VL :
ga [gaː], donner
hà [hɒː], avoir
sì [sɪː], être
- Une voyelle accentuée (V) suivie d’une seule consonne est une voyelle longue (VL) :
V + C = VL :
Gràs [grɒːs], herbe
hole [′hoːlə], aller chercher
Hoke [′hɔːkə], crochet
Làde [′lɒːdə], volet
lose [ʹlɔːsə], tirer au sort
Ros [rɔːs], rose
- Une voyelle accentuée (V) suivie de plusieurs consonnes (CC) est une voyelle brève (VB) :
V + CC = VB :
boll [bol], bientôt
Bolle [′bolə], boulle
hocke [ʹhokə], être accroupi, être assis
Kàss [kɒs], caisse
koschta [′koʃta], coûter
Làtte [′lɒtə], latte de bois
losse [ʹlosə], laisser
Ross [ros], cheval
Durée des voyelles devant les suffixes < -le, -la, -lì/lé > des diminutifs
Comme pour la conjugaison des verbes (cf. Formes conjuguées), on ne tiendra compte que du radical du mot[25] si l’on ne veut pas systématiquement doubler la voyelle longue, Ainsi, pour un terme dont la voyelle tonique est longue comme Làd, il n’est pas nécessaire de doubler < a > pour écrire le diminutif Ladla, même si l’on « voit » plusieurs consonnes derrière < a >.
On considèrera le suffixe < -la > comme « hors construction » ou « hors radical. »
Voici quelques exemples :
Glàs, verre : Gläsle, Gläsla, Gläslì/Gläslé
Nàs, nez : Nasle, Nasla, Naslì/Naslé
Ràd, roue : Rädle, Rädla, Rädlì/Rädlé
Durée des voyelles dans les formes verbales contractées en < -re/-ra >
Dans àblàjre, àblàgra, entreposer, sécher, < à >dans le radical làjre, làgra se prononce comme dans àblàjere, àblàgera
Dans àbmàjre, àbmàgra, maigrir < à > dans le radical màjre, màgra se prononce comme dans àbmàjere, àbmàgera
Durée des voyelles devant < ch >
Nous considérons que < ch > équivaut à deux consonnes. De ce fait, les voyelles employées devant < ch > doivent être considérées comme brèves :
Dìchter [′dɪxtər], poète
ich [ix], je
Kràch [krɒx], bruit
làche [′lɒxə], rire
Loch [lox], trou
noch [nox], encore
Quand elles sont longues, il convient de les doubler :
Bààch [bɒːx], ruisseau
nooch [noːx], près, après
Noochber [′noːxbər], voisin
Cette règle ne s’appliquera pas forcément à trois termes et leurs dérivés, réalisés avec /o/ long, où ORTHAL laisse le choix entre deux graphies :
hoch/hooch [hoːx], haut
Sproch/Sprooch [ʃproːx], langue
Hochsproch/Hoochsprooch, [′hoːx″ʃproːx], langue haute
Oschtre/Ooschtre[′oːʃtrə], Pâques
Oschterhàs/Ooschterhàs [′oːʃtər″hɒːs], lapin de Pâques
Exercice : Distinguons les voyelles brèves et longues. À quoi pourrait ressembler le mot ?
- bref
fà___, Lo__, Grì__, Zi__, Li___, de__, we__, Ko__, sofo__, Gä___, Gà__, nà__
- long
Gà_, Nà_, la_e, Ho__spro__, le_ra, no_el, là_m, O_reschmàlz, S__làchs
Solutions
- fàscht, presque ; Loch, trou ; Grìff, poignée, prise ; Zitt, temps; Litt, gens, denn, car / dert, là-bas ; wenn, quand, si ; Koch, cuisinier / Koscht, nourriture; sofort, immédiatement ; Gäscht, invite(e)s ; Gàss, rue / Gàscht, invite(e) ; nàss, mouillé
- Gàs, gaz ; Nàs, nez ; lawe, vivre ; Ho(o)chspro(o)ch , langue haute ; lehra, apprendre, enseigner ; nowel/nobel, noble, distingué ; làhm, paralysé(e) ; Ohreschmàlz, cérumen ; Seelàchs, lieu noir, colin
Les « mots grammaticaux » monosyllabiques
Pour des raisons de cohérence intrasystémique, (il est par ex. délicat d’écrire ich bìnn, je suis, comme sìnn, être) nous proposons que les mots grammaticaux fassent exception à la règle V + C = VL (une voyelle accentuée suivie d’une seule consonne est longue)
Mots grammaticaux » monosyllabiques faisant exception à la règle : V + C = VL
Voici la liste complète des exceptions concernant la voyelle brève qui ne sera pas signalée par des consonnes doublées subséquentes. Précisons qu’il s’agit le plus souvent de voyelles atones ou faiblement accentuées, dont la réalisation, dans ces conditions, est brève de toute façon.
- L’élément servant à former des contraires : un-
Unsìnn, Unsinn, absurdité ; ùnmäjlig, unmöglich, impossible
- Les prépositions
àb, àn, àm, bis, ìn, ìm, mìt, ùf, uf, üs, vom, vùm, vum, ùm, um, zùm, zum
- Les adverbes prépositionnels
dràn, dràb, drìn, drùf, druf, drùm, drum, drüs
- Les adverbes
nìt, nit, nix, hin un har, wag, weg
- Les conjonctions de subordination et de coordination
un, ùn, äb, ob, bis, wil, wìl
- Les auxiliaires de temps « hà » et « sì » à l’infinitif et à l’indicatif*
bìn, sìn, hàb, hàn, hàt, het[26], han
- Les particules séparables
àb : àbfàhra, abfahren, partir
ùf, uf, üf : ùffàlla, se faire remarquer ; ufstecke, aufstecken, arrêter ; üfstoh, se lever
üs : üssüeche, choisir ; üshàlta, supporter
NB : Au conditionnel, nous employons < tt > qui est sa « marque de fabrique » caractéristique :
sìe hatt(igt), sìe hätt, sie hätte, elle aurait
ar wott[27], il voudrait
mer/me/ma sott[28], on devrait
Un cas d’école (la syllabe tonique est en gras) :
verdeckel, verdammt, nom d’une pipe : la syllabe « deck » est brève et < e > se prononce /è/
Dans cet exemple, < ver > et < el > sont inaccentués et brefs : < e > se prononce /e/ réduit [ə].
Par voie de conséquence, la règle V+C = VL ne s’applique pas non plus pour :
- les suffixes inaccentués en -ig, -is, -lig, -nis[29]. Dans ces exemples, la syllabe accentuée est en gras : zwànzig, vingt ; Gheimnis, secret, heeflig, poli
- les préfixes et les préverbes (particules) inséparables inaccentuées :
be-, ge-, ga-, er-, ver-, zer-
Notons que leur prononciation est variable, tantôt /e/ réduit, tantôt /è/. ORTHAL ne tient pas compte de ces fluctuations, souvent individuelles :
behàuipta, affirmer
erfàhre, apprendre (nouvelle)
Ergabnis, résultat
Gebèi, bâtiment
gemàcht / gamàcht, fait
verlore, perdu(e)
Verluscht, perte
zersteere, détruire
Zersteerùng, destruction
Mots grammaticaux bisyllabiques
Application sans hésitation des règles :
V + C = VL (une voyelle accentuée suivie d’une seule consonne est longue)
- Conjonctions de coordination : àber, mais ; oder, ou
V + CC = VB (la voyelle accentuée suivie de plusieurs consonnes est brève)
- Adverbes : dusse, dehors
- Conjonctions de coordination : àwwer, mais ; edder, odder, ou
- Prépositions : wagge, wajje, à cause ; gejje, contre
Formes conjuguées
Les règles, V+C = VL (une voyelle accentuée suivie d’une seule consonne est une voyelle longue) et V+CC = VB (une voyelle accentuée suivie de plusieurs consonnes est une voyelle brève), concernent aussi les formes conjuguées. Mais elles s’appliquent uniquement au radical du verbe.
Les terminaisons en < -sch, -t, -e > des formes conjuguées sont à considérer à part, sans influence sur la règle de la durée des voyelles toniques. Nous appliquons donc la règle V+C = VL sur le radical du verbe, sans tenir compte des terminaisons : (le radical du verbe est en gras pour mieux visualiser la règle :
Exemples de conjugaison valables pour le bas-alémanique du sud (région de Mulhouse)
Infinitif :
hola [′hᴐːla], aller chercher
Indicatif présent avec /o/ long à toutes les personnes :
ìch hol, dü holsch, ar, sìe, as, mer holt, mìr hola, ìhr / Ìhr hola, sìe hola, Sìe hola, Sìe holt
Participe passé avec /o/ long :
gholt
Impératif avec /o/ long :
hol, hole, hola Sìe, holt Sìe
Infinitif
rolla [′rᴐla] : rouler, enrouler
Indicatif présent avec /o/ bref à toutes les personnes :
ìch roll, dü rollsch, ar, sìe, as, mer rollt, mìr rolla, ìhr / Ìhr rolla, sìe rolla, Sìe rolla, Sìe rollt
Participe passé avec /o/ bref :
grollt
Impératif avec /o/ bref :
roll, rolla, rolla Sìe, rollt Sìe
Comment signaler les changements de durée par rapport à l’infinitif ?
Le radical seul (en gras) doit signaler la voyelle brève, selon la règle V+CC = VB :
Il faut considérer que la terminaison n’influe pas sur la durée de la voyelle du radical verbal.
Dans la conjugaison du verbe reda, parler, caractéristique du parler de Mulhouse,
< e > a plusieurs valeurs. Il correspond à /é/ long [eː] quand il est suivi d’une seule consonne et à /è/ bref [ɛ] quand il est suivi de plusieurs consonnes.
Infinitif :
reda [′reːda], parler
Indicatif présent singulier avec /e/ ouvert et bref [ɛ] :
ìch redd, dü reddsch, ar, sìe, as, mer reddt, Sìe reddt :
Indicatif présent pluriel avec /e/ fermé et long [eː] :
mìr reda, ìhr / Ìhr reda, sìe reda, Sìe reda : /é/ fermé et long
Participe passé avec [ɛ] :
greddt
Impératif avec une alternance de [ɛ] et de [eː] :
redd [rɛd], reda [′reːda], reda [′reːda] Sìe, reddt [rɛd] Sìe :
Dans la conjugaison du verbe froga, demander la durée de /o/ varie.
froga, [′froːgə], demander
Indicatif présent singulier : /o/ bref
ìch frogg [frog], dü froggsch [frogʃ], ar, sìe, as, mer froggt [frogt]
Indicatif présent pluriel : alternance de /o/ ouvert et bref et /o/ ouvert et long
mìr froga, ìhr / Ìhr froga, sìe / Sìe froga [′froːga] ; Sìe froggt: [frogt]
Participe passé : /o/ ouvert et bref
gfroggt [gfrogt]
Impératif : alternance de /o/ bref et /o/ long
frogg, [frog], froga, froga Sìe : [′froːga] ; froggt [frogt] Sìe !
Remarque importante
Pour sàga, dire, on observe un changement de timbre vocalique à la 2e et 3e pers. sing. La voyelle longue < à > est transformée en diphtongue
Infinitif :
sàga, dire : /à/ long
Indicatif présent :
ìch sàgg /à/ bref, dü saisch, ar, sìe, as, mer sait, mìr sàga, ìhr / Ìhr sàga, sìe / Sìe sàga, Sìe sait
Participe passé :
gsait
Impératif :
sàgg : /à / bref, sàga, sàga Sìe : /à/ long
Exemples de diphtongaison et de relâchement articulatoire (palatalisation) < g – j > pour les parlers de Mulhouse et de Colmar
Mulhouse
Infinitif
tràga, porter
Indicatif présent
ìch tràgg, dü trajsch, ar trajt, mìr tràga, ìhr / Ìhr tràga, sìe, Sìe tràga, Sìe trajt
Participe pass
trajt
Impératif
tràgg, tràga, tràga Sìe, trajt Sìe
Colmar
Infinitif
tràja, porter
Indicatif présent
ìch tràj, dü trajsch, ar trajt, mìr tràja, ìhr / Ìhr tràja, sìe, Sìe tràja, Sìe trajt
Participe passé
getrajt
Impératif
tràj, tràja, tràja Sìe, trajt Sìe
Consonnes
Le problème avec les occlusives alsaciennes < p-t-k > et < b-d-g >
La phonétique de l’allemand standard distingue nettement les occlusives fortes et sourdes, < p-t-k > des occlusives faibles et sonores, < b-d-g > comme dans packen – backen, saisir, faire sa valise – cuire au four ; raten – radeln, conseiller – faire du vélo ; Gasse – Kasse, ruelle - caisse.
En alsacien et dans les autres parlers alémaniques, on réalise en règle générale une occlusive bilabiale faible sourde, situé entre /p/ et /b/ et une occlusive dentale faible et sourde, située entre /d/ et /t/. Le choix entre les bilabiales et les dentales faibles et fortes est donc un casse-tête. Pour éviter la migraine aux scripteurs et auteurs alsaciens, ORTHAL propose un fil conducteur. Dans ce cas comme dans d’autres, la première priorité est la lisibilité et, par conséquent, la compréhension. Tout un chacun est libre d‘écrire des mots comme bàsse, dànze, Vàdder avec < b > et < d > ou avec < p > et < t > : pàsse, tànze, Vàtter, passer, danser, père. Faisons le test ! Quelle phrase vous semble plus compréhensible ?
- Der gànz Owe dànze bàsst ìm Vàdder gànz güet.
- Der gànz Owe tànze pàsst ìm Vàtter gànz güet.
La réponse est comme souvent une affaire de goût. Mais aucune phrase n’est incompréhensible. Les deux sont donc valables. Mais cette tolérance a des limites. Si par ex., un mauvais choix est source de confusions : a Backla, une joue, n’est pas a Packla, un paquet ; redde, parler, n’est pas rette, sauver. Et tànke, prendre du carburant, n’est pas équivalent à dànke, remercier.
C’est pourquoi, ORTHAL, en cas de doute, recommande de s’en tenir à l’allemand standard. Cette référence à l’allemand devrait d’ailleurs également s’opérer pour l’emploi des labiodentales < f > et
< v > et de la vélaire < w > : fìr comme für, pour ; Vojl, Vogel comme Vogel, oiseau ; Fattig comme Flügel, aile(s) ; Wàsser comme Wasser, eau ; Fasser comme Fässer, tonneaux ; Vorderràd comme Vorderrad, roue avant; vorwarts comme vorwärts, en avant etc.
Pour les occlusives vélaires /k/ et /g/, l’opposition de force et de sonorité est plus notable et les choses sont plus simples. On peut en effet former bon nombre de paires minimales qui reposent sur l’opposition de force :
Gàss - Kàss, ruelle – caisse ; Gäschta – Käschta, invités - châtaignes, Gàbel - Kàbel, fourchette – câble ; garn - Karn, volontiers - noyau ; Gùnscht - Kùnscht, faveur - art, etc.
Exercice : Traduisons en alsacien la phrase suivante non dénuée d’humour : Écoute-moi bien ! Je te donne un bon conseil. Achète-toi une moto avec deux roues. Elle roulera mieux qu’une avec une roue.
_àss ùf! Isch _ìb dìr e gue_er Rà_. _auf dìr e Motorrà_ mìt zwei Rä_er. S _àhrt besser àss eins mìt einem Rà_. (67)[30]
_àss uf! Ìch _ìb dìr a güa_a Rà_. _àuif dìr a Motorrà_ mìt zwei Rä_er. S _àhrt besser àss eins mìt eim Rà_. (68)[31]
Solution
Pàss/Bàss ùf! Isch gìb dìr e gueter/gueder Ràt. Kauf dìr e Motorràd mìt zwei Räder. S fàhrt besser àss eins mìt einem Ràd. (67)
Pàss/Bàss uf! Ìch gìb dìr a güata/güada Ràt. Kàuif dìr a Motorràd mìt zwei Räder. S fàhrt besser àss eins mìt eim Ràd. (68)
Emploi de la lettre < h >
Contrairement au français où < h > est muet comme dans haine [ɛn], < h > à l’initiale est prononcé et réalisé avec un souffle. On dit qu’il est « aspiré », comme dans la traduction de haine : Hàss [hɒs]. En revanche, il est « muet » derrière une voyelle, où il sert à signaler que cette voyelle est longue. Quasiment tous les auteurs alsaciens se sont basés sur l’allemand pour l’utiliser comme une indication d’allongement de la voyelle précédente :
Lehrer, professeur ; hohl, creux ; fahren, rouler ; Kohle, charbon.
ORTHAL recommande d’employer < h > d’allongement pour les voyelles simples (monophtongues).
En effet, le calque de l’allemand est le seul moyen d’éviter le doublement systématique et qui peut être ressenti comme disgracieux des voyelles longues.
Nous écrirons, sur le « modèle » de l’allemand :
fahren → fàhre, rouler
Fahrt → Fàhrt, trajet,
Lehrer → Lehrer, professeur,
lehren → lehre, enseigner
Ohr → Ohr, oreille
Le maintien de < h > d’allongement a également l’avantage d’éviter que des homonymes soient homographes :
hohl, creux # hol ! Va chercher !
fühle, ressentir # füle, pourrir
Pour faciliter le travail aux personnes qui n’ont pas de prérequis en allemand, nous avons dressé en « Annexe » un mini-dictionnaire de termes usuels orthographiés avec < h > d’allongement de la voyelle précédente.
Faut-il employer < h > d’allongement derrière une diphtongue ?
Derrière une diphtongue, qui est une ancienne voyelle longue ayant connu, dans sa réalisation, un changement du lieu d’articulation, employer < h > d’allongement est, sur le plan linguistique et orthographique incohérent et une surcharge inutile. Mais ne pas l’employer conduirait à heurter ceux et celles qui ont l’habitude de se référer au « Schriftbild » de l’allemand. C’est pourquoi, nous proposons de laisser le choix aux scripteurs d’employer ou non < h > derrière une diphtongue quand le terme allemand équivalent s’écrit avec
< h >. La priorité d’ORTHAL est la lisibilité. Or < h >, qui dans ce cas de figure est une lettre muette, n’a aucune influence sur la prononciation :
fiere/fiehre, conduire, diriger, führen
friej/friehj, tôt, früh
Friejohr/Friehjohr, Friajohr/Friahjohr, Frèijohr/Frèihjohr, printemps, Frühling
Küej/Küehj, vache, Kuh
Miaj/Miahj, peine, Mühe
Rüej/Rüehj, repos, calme, Ruhe
roi/roih, cru, roh
Roim/Roihm, crème, Rahm
Rei/Reih, rangée, Reihe
Schüe/Schüeh, Schüa/Schüah, chaussure, Schuh
Stroi/Stroih, paille, Stroh
Stüel/Stüehl, Stüal/Stüahl, chaise, Stuhl
Wèier/Wèiher, étang, Weiher
Exception : pour des raisons étymologiques où Weihnachten est tiré de « geweihte Nächte », nuits sacrées, il est fortement recommandé d’employer < h > pour
Wiahnachta/Wiehnachte, Wihnàchte, Noël, Weihnachten
Alternative au < ß >
Rappel : en allemand, < ß > correspond au son /s/ dur et sourd [s] après une voyelle longue et une diphtongue :
fließen [′fliːsən], couler
genießen [gə′niːsən], savourer
groß [groːs], grand
Straße [′ʃtraːsə], route
heiß [haɪs], chaud
reißen [ʹraɪsən], se déchirer etc.
Depuis la réforme orthographique allemande de 2006, < ß > a cédé la place à /ss/ dans les monophtongues après voyelle brève :
dass [das], que
Fluss [flus], fleuve
genossen [gə′nosən], savouré
Hass [has], haine
Riss [rɪs], fissure, déchirure
Comme le système phonologique allemand présente une opposition de force et de sonorité /s/ dur et sourd [s] et /s/ doux et voisé [z], le système orthographique allemand souligne cette opposition en employant < s > simple pour /s/ doux et voisé [z] réalisé derrière une voyelle longue ou une diphtongue et en position initiale :
Rose [roːzə], rose
Hase [ʹhaːzə], lièvre
Rasen [′raːzən], gazon
reisen [ʹraɪzən], voyager
Seife [zaɪfə], savon
L’allemand emploie < ss > [s] pour transcrire /s/ dur et sourd [s] derrière une voyelle brève :
hassen [′hasən], haïr
Rassen [′rasən], races
Ross [rᴐs], cheval
En effet, /s/ est toujours dur et sourd [s]. En l’absence de /s/ doux et voisé [z] comme dans zèbre en français ou Rose en allemand, il n’est donc pas utile d’employer < ß > si l’on se réfère au seul système phonologique de l’alsacien. Par conséquent, à ceux qui ne souhaitent pas employer < ß > dans les conditions où l’emploie l’allemand (derrière voyelle longue et diphtongue), nous suggérons d’employer < s > simple derrière les voyelles (monophtongues) longues et les diphtongues.
Voyelles simples (monophtongues) :
Streesla/Streeßla [′ʃtreːsla], ruelle, Straße
Stros/Stroß[32] [ʃtrɔːs], route, Straße
Greesewàhn/Greeßewàhn, Greesawàhn/Greeßawàhn folie des grandeurs, Größenwahn
gros/groß[33] [grɔːs], grand, groß
Diphtongues[34] :
Fies/Fiess/Fieß [fiəs], pieds, Füße
Füesbàll/Füessbàll/Füeßbàll [′fyəs″bɒl], football, Fußball
Geis/Geiss/Geiß [gais], chèvre, Geiß
griese/griesse/grieße [′griəsə], saluer, grüßen
Grües/Grüess/Grüeß [gryəs], salutation, Gruß
heis/heiss/heiß [hais], chaud, heiß
heise/heisse/heiße [′haisə], s’appeler, heißen
Pour les personnes qui optent pour < ß >, attention à ne pas l’employer systématiquement. En cas de doute, mieux vaut se référer au « Schriftdeutsch » :
Voyelles :
Gàs [gɒːs], gaz, Gas
Hàs [hɒːs], lièvre, Hase
lase [ʹlaːsə], lire, lesen
Los [lᴐːs], sort, lot, Los
Ràse [ʹrɒːsə], gazon, Rasen
Ros [roːs], rose, Rose
üslose [′ys″lᴐːsə], tirer au sort, auslosen
Diphtongues :
Gleis [glais], rail, Gleis
Gries [griəs], semoule, Gries
Reis [rais], voyage, Reise
reise [′raisə], voyager, reisen
Et, à l’instar de l’allemand, ORTHAL signale avec l’emploi de < ss > les voyelles (monophtongues) brèves précédentes
àss [ɒs], que
Gàss [gɒs], rue
Gassla [′gasla], ruelle
Hàss [hɒs], haine
hàsse [′hɒsə], haïr
Kàss [kɒs], caisse
Kàssierer [′kɒsiərər], caissier, trésorier
Ross [rᴐs], cheval
sasshàft [′sas″hɒft], sédentaire
La règle suivante, logique et cohérente, sera facile à mémoriser :
- s ou ß derrière voyelle longue et diphtongue
- ss derrière voyelle brève
Dans les aires du haut-alémanique et du bas-alémanique du sud, der transcrit l’article défini au masculin singulier prononcé avec /e/ réduit (Mùrmellütt) :
der Mànn, l’homme
Son pendant dans les aires du bas-alémanique du nord et des aires franciques est < de >
de Mànn
Pour ceux qui considèrent que der ressemble trop à l’article en allemand, ORTHAL propose les variantes < dr > ou < d’r > :
dr/d’r Mànn
Emploi de < d >, < di > et < die >
L’article défini < d > et < di >
En règle générale, l’article défini au féminin et au pluriel est réalisé avec < d >. Nous conseillons d’écrire < d > sans apostrophe[35] pour éviter toute surcharge inutile, à l’instar de nos voisins suisses et badois :
d Heimet, le pays natal
d Litt, les gens
Cependant, dans certaines aires linguistiques, l’article défini, au féminin singulier et au pluriel, n’est pas abrégé et se prononce [di]. Nous l’écrivons di et le distinguons du démonstratif féminin singulier ou pluriel : die, cette, ces :
di Heimet
di Litt
Le pronom et l’adjectif possessif < di >
L’article défini féminin et pluriel di a deux homonymes. Ils s’emploient dans des contextes différents et ne peuvent être confondus. Il s’agit du pronom et de l’adjectif possessifs. On les rencontre en Haute-Alsace, sous deux formes :
- Pronom possessif réalisé avec /i/ fermé et long :
Dàs ìsch di. [diː] C’est à toi
- Adjectif possessif au masculin et neutre singuliers réalisé avec /i/ fermé et bref :
di [di] Mànn, ton mari ; di [di] Kìnd, ton enfant
Le démonstratif féminin singulier et pluriel < die >
L’article défini ne sera pas non plus confondu avec le démonstratif féminin singulier ou pluriel die qui transcrit la diphtongue : /i/ + /e/ réduit [diə] :
die Dàm, cette dame ; die Manner, ces hommes.
Comment écrire le pronom impersonnel on ?
ORTHAL propose d’écrire le pronom impersonnel correspondant à l’allemand man et au français on, mer [mər], avec < e > qui, comme dans der, a la valeur de /e/ réduit [ə].
Pour qui considère que mer rappelle trop « mer » en français, nous proposons les alternatives mr, ou m’r.
Quant à me et ma, variantes ou formes abrégées de mer, elles seront employées pour les prononciations [mə] et [ma] :
Dàs sait mer nìt. Dàs sait me/ma nìt. On ne dit pas des choses pareilles !
Quand employer l’apostrophe ?
L’emploi de l’apostrophe est libre. Mais si l’on veut limiter son usage, il faudrait l’employer uniquement pour signaler l’élision d’une voyelle. Voici quelques illustrations :
Emploi de < m’r > et de < d’r >
Ces deux orthographes correspondent aux formes contractées des pronoms personnels mìr et dìr au datif :
mìr → m’r, à moi ; dìr → d’r, à toi :
Hìlfsch mìr ? → Hìlfsch m’r ? Ja, i hìlf dìr → Ja, i hìlf d’r.
Est-ce que tu m’aides ? Oui, je t’aide.
Emploi de < ’s > avec les verbes impersonnels
Les verbes impersonnels sont conjugués à la 3e personne du singulier. Le pronom impersonnel est < es / as >, le plus souvent contracté en < s > avec élision de < e >. Ils appartiennent tous au domaine des phénomènes météorologiques. Voici des exemples en « mulhousien » :
’s blìtzt, il y a des éclairs
’s dundert, il tonne
’s gfriert, il gèle
’s gfriert uf, il dégèle
’s hàgelt, il grêle
’s niselt, il bruine
’s ragent, il pleut
’s ragelt, il pleuvine, il pleuv(i)ote
’s riselt, ruisseler
’s schnèit, il neige
’s schìfft, il pleut des cordes
’s wìndet, il vente
Wenn’s ragent, bliwa mìr dheim. S’il pleut, nous restons chez nous.
’s schnèit schu der gànza Tàg. Il neige déjà toute la journée.
Morna schnèit’s. Il neigera demain.
Geschtert hàt’s der gànza Tàg gschìfft. Hier, il a plu des cordes toute la journée.
Emploi de < ’s > avec d’autres catégories verbales
L’emploi de l’apostrophe concerne aussi les autres catégories verbales, dès lors qu’un élément est élidé :
Dàs màcht nit. → ’s màcht nit. Cela ne fait rien.
Màcht dàs weh? → Màcht’s weh ? Est-ce que ça fait mal ?
Emploi de l’apostrophe dans les formes contractées :
< ’s > signale l’élision de la voyelle < a > ou < e > dans les formes contractées du pronom personnel as ou es → ’s :
Wàs màcht s Kìnd? → Wàs màcht’s?
Que fait l’enfant ? Que fait-il ?
S Gritti kommt nìt. → Es / As kommt nìt. → ’s kommt nìt.
Marguerite ne vient pas. Elle ne vient pas.
’s hàndelt si um a klei Kìnd. → As / Es hàndelt si um e klei Kìnd.
Il s’agit d’un petit enfant.
Les formes contractées associant une préposition à un pronom personnel au datif
àn ìhm → àn’m, à lui : Sìe hankt àn’m. Elle tient à lui.
mìt ìhm → mìt’m, avec lui : Sìe kùmmt mìt’m. Elle vient avec lui.
nooch ìhm → nooch’m, après lui : Wer kùmmt nooch’m ? Qui lui succède ?
uf ìhm → uf’m, sur lui : As hockt standig uf’m. Elle ne lui fiche jamais la paix.
üs ìhm → üs’m, de lui : Sìe màcht üs’m, wàs se wìll. Elle fait de lui ce qu’elle veut.
züe n[36] ìhm → züe n’m, chez lui : Mìr gehn àlli züe n’m. Nous allons tous chez lui.
Emploi de l’apostrophe pour les formes contractées associant une préposition à
l’article défini au datif
àb em → àb’m : Sìe streika àb’m Zischdig. Ils font grève à compter de mardi.
mìt em → mìt’m : Ich kùmm mìt’m Vèlo. Je viens à bicyclette.
uf /ùf em → uf’m/ùf’m : D Kàtz schloft ùf’m Bett. Le chat dort sur le lit.
üs em → üs’m : Sìn ìhr üs’m Dorf ? Êtes-vous du village ?
Emploi de l’apostrophe pour les formes contractées associant une préposition à l’article indéfini au datif
L’article indéfini < e >, un, une, se décline au datif de la manière suivante
- eme / ema au masculin ou neutre singulier
- ere / era au féminin singulier
D Litt sìtze uf eme / ema Teppig.
Les gens sont assis sur un tapis.
D Litt sìtze uf ere / era Màtràtz(a).
Les gens sont assis sur un matelas.
Comme l’apostrophe signale l’élision de < e >, les formes contractées doivent logiquement s’écrire :
ùf’me/uf’ma Teppig, ùf’re/uf’ra Màtràtz(a)
Voyons un autre exemple :
Sìe schàfft ìn eme scheene Büro. Sìe schàfft ìn ema scheena Büro.
Elle travaille dans un beau bureau.
Deux formes de contractions sont possibles :
- La première avec apostrophe signale une élision :
ìn’me scheene Büro / ìn’ma scheena Büro
- La seconde relève de l’écriture agglomérée :
ìme scheene Büro / ìma scheena Büro
L’auteur(e) qui ne veut pas agglomérer et qui emploie « ì » et non « ìn », pourra écrire :
ì me scheene / ì ma scheena Büro
Emploi de l’apostrophe pour les formes contractées associant une préposition à un pronom personnel à l’accusatif
àn as / es → àn’s : Ich dank jede Dàj àn’s. Je pense à elle tous les jours.
fìr as / es → fìr’s : Ich hà nìt viel ìwrig fìr’s. Je ne l’apprécie guère.
Quand peut-on faire l’économie de l’apostrophe ?
Dans la mesure où il n’y a pas d’élision grammaticale proprement dite, il est, en principe, inutile d’employer l’apostrophe :
- Au sein de groupes prépositionnels associant une préposition et un article défini au neutre singulier :
Kumm ìns Bett! Viens te coucher !
Der Hund kummt àns Bett. Le chien s’approche du lit.
D Menschheit rennt ìns Verdarwa. L’humanité court à sa perte.
- Dans les propositions infinitives :
Ar hàt Luscht, uf Strosburg z geh.[37] Il a envie d’aller à Strasbourg
Sìe hàt noch vìel z düe. Elle a encore beaucoup à faire.
- Pour les compléments de lieu introduits par < z > :
Ar wohnt z Mìlhüsa. Il habite à Mulhouse.
- Pour orthographier l’article défini au neutre singulier, la lettre < s > se suffit à elle-même :
s Kìnd, l’enfant ; s Büech, le livre ; s Elsàss, l’Alsace
Quand utiliser le trait d’union ?
ORTHAL conseille d’utiliser le trait d’union quand il permet d’améliorer la lisibilité. C’est notamment le cas quand le mot composé présente un hiatus[38] ou une succession importante de consonnes :
Doddeleàrwet est moins lisible que Doddele-Àrwet, travail stupide,
Fleisch-Schnacka est une alternative plus lisible à Fleischschnacka
Comment reconnaître la coupure syllabique ?
La coupure syllabique dans les diminutifs
Les diminutifs sont caractérisés soit par le suffixe <-lì /-lé> Streeslì/Streeslé, < -la > Streesla, < -le > Streesle, ou < -el > Streesel, ruelle(s).
La coupure syllabique se situe entre le radical « Strees » et le suffixe. Il convient donc de bien marteler la première syllabe et de lire : Strees-lì/Strees-lé, Strees-la, Strees-le ou Strees-el.
La coupure syllabique dans les mots composés
Pour bien prononcer et écrire les mots composés, il faut distinguer le déterminant, le premier élément qui porte l’accent principal matérialisé dans la transcription phonétique par l’apostrophe simple, et le déterminé (deuxième élément ou dernier élément) qui porte l’accent secondaire, matérialisé par l’apostrophe double :
Ditschlehrer (Ditsch + Lehrer) [ʹditʃ″le:rər], professeur d’allemand
Glàssplìtter [′glɒsː″ʃplɪtər], éclat de verre, (Glàs + Splìtter)
Nàstüech [′nɒːs″tyəx], mouchoir (Nàs + Tüech)
Comment éviter le triplement de consonnes ?
Tripler des consonnes permettrait sans doute de voir plus clairement la césure dans les mots composés et de mieux distinguer la particule séparable du radical du verbe.
Tripler respecterait la coupure syllabique et serait cohérent avec la règle V + CC = VB :
der Rolllàde (Roll-làde), Rollladen, volet roulant
d Schìfffàhrt (Schìff-fàhrt), Schifffahrt, navigation
Mais nous considérons que ces triplements sont inesthétiques. C’est pourquoi, ORTHAL, contrairement à l’allemand (réforme orthographique de 2006) conseille de ne pas employer de consonnes triplées et d’écrire :
Rollàde, volet roulant
Schìffàhrt, navigation
Conclusion
ORTHAL poursuit un objectif ambitieux : répondre aux attentes de deux catégories de personnes. Dans sa version originelle, le système s’adressait prioritairement aux apprenants germanistes, notamment aux élèves des écoles bilingues et aux germanophones.
L’objectif de la nouvelle mouture, appelée « ORTHAL 2023 », est de mieux tenir compte des aspirations des personnes sans prérequis en allemand. Cette nouvelle philosophie tient compte des changements sociolinguistiques qui s’opèrent actuellement dans la société alsacienne où la connaissance et la maîtrise de l’allemand sont en net recul. C’est la raison pour laquelle ORTHAL a ouvert davantage la fenêtre vers les francophones et les non- germanophones tout en maintenant grande ouverte celle vers l’allemand standard. Le fait d’élargir les choix orthographiques devrait permettre à tout un chacun de trouver l’espace de liberté nécessaire, condition essentielle pour s’exprimer en alsacien avec plaisir.
Ce faisant, ORTHAL se démarque des systèmes orthographiques et grammaticaux des langues standard souvent engoncés dans des corsets de règles engendrant un nombre impressionnant d’exceptions. (cf. « Le Bon Usage, Grammaire française » de Maurice Grevisse qui compte plus de 1500 pages)
Les recommandations d’ORTHAL 2023 sont autant de fils conducteurs devant permettre aux utilisateurs de faire des choix cohérents.
Gageons qu’au début du 21e siècle, au lieu d’assister passivement au déclin d’une langue souvent donnée pour moribonde, ORTHAL sera un outil précieux aux mains de toutes les personnes désireuses de transmettre l’alsacien. En permettant aux auteur(e)s de s’exprimer aisément et avec élégance dans leurs parlers respectifs, ORTHAL espère contribuer à la renaissance d’une langue vernaculaire indissociable de l’histoire de l’Alsace qui, bien davantage que le folklore, est l’expression de son âme profonde et de son originalité. Une langue millénaire, qui dans sa forme littéraire, est parfaitement capable de jouer dans la cour des grands.[39]
Tableaux – ORTHAL
Dans le tableau A ci-dessous figurent les exemples qui correspondent à des prononciations en usage dans toute l’Alsace. Dans certains cas, Orthal propose deux orthographes différentes pour le même mot et signale ainsi que deux formes sont possibles.
Tableau A - Correspondance des lettres et des sons (phones)
Voyelles
En noir, les formes recommandées. En gris, les formes alternatives.
a [aː]
Wag, chemin
aa [aː]
laar, vide
Paarla, paire, couple
a [a]
Drack, saleté
kocha, bouillir, faire la cuisine
à [ɒ]
Kràch, bruit
Mànn, homme
à [ɒː]
làde, charger
Wàga, voiture
àà [ɒː]
Stààt, État
Pààr, paire, couple
e/a pààr, quelques
àh [ɒː]
Wàhl, choix
ä [ɛ]
äb, si
Därfer, villages
däs, ça
sìe hätt, elle aurait
känna, pouvoir
Kälta, (le) froid
länger, plus long
Lächer, trous
ìch / ich mächt, j’aimerais
Wäcker, réveil
Wäsch, linge
ä [ɛː]
färig, fini
räda, parler
sìe wär, elle serait
ä [æ]
Ländel, pays
e [ɛ]
sìe het, elle a
mìr derfa/derfe
Kelta, Celtes
kenna/kenne, connaître
Metzger, Metzjer, boucher
redda/redde, parler
renna/renne, courir
retta/rette, sauver
Wecker, réveil
è [ɛː]
fèrig, fini
rèda, parler
èè [ɛː]
lèèr, vide
èh [ɛː]
èhrlig, honnête
hèhre, entendre
Lèhrer, professeur
äh [ɛː]
ährlig, honnête
hähre, entendre
Lährer, professeur
Wähler, électeur(s)
ää [ɛː]
läär, vide
ë [æ]
dënne, ce, cet
ë [æː]
dër, ce, cet
Mënung, opinion
ee [eː]
bleed, stupide
Erleeser, sauveur
heere, entendre
gheere, appartenir
leese, résoudre
meega, (bien) aimer
Meer, mer
See, lac
Seel, âme
teete, tuer
treeschte, consoler
e [eː]
bewega, bouger, déplacer
jeder, chaque
gega, contre
lega, poser, coucher
Red, discours
reda, parler
eh [eː]
geh, aller
kehra/kehre, faire demi-tour
sehr, très
é [e]
Maidlé, (jeune fille
e [ə]
benutze, utiliser
de, der, le
me, mer, on
Hìmmel m., ciel, Himmel
verruckt, verrùckt, fou
zweitens, deuxièmement
ì [ɪ]
blìnd, aveugle
Dìchter, poète
Frìnd, amis
Fìnd, ennemi
Glìck , chance
hìtte, aujourd’hui
Kìnd, enfant
Maidlì, fille
Wìrt, aubergiste
ì [ɪː]
mìr, nous ; à moi
sì, être
Tìr, porte
ìh [ɪː]
fìhle, ressentir
ìhr, vous
i [iː]
bliba, rester
hile, pleurer
schise, tirer
si, être
ii [iː]
verbii, passé, révolu
fliiche, voler
ih [iː]
Kih, vaches
ie [iː]
sie ; Sie, elle, ils, elles ; vous
Spiel, jeu
viel, beaucoup
i [i]
bissa, mordre
dinner, ton
Litt, gens
Winn, vin
y [i]
Systèm nt., système
o [oː] ou [ɔː]
Brot nt., pain, Brot
do, ici
hoch
Monet, mois
Oschtere, Pâques
Owa, soir
Sproch, langue
schone, ménager, prendre soin
oo [oː] ou [ɔː]
Boot, bateau
hooch, haut
loose, écouter, obéir
nooch, près
Ooschtere, Pâques
Sprooch, langue
o [o] ou [ɔ]
doch, si, tout de même
Loch, trou
Koch, cuisinier
noch, encore
ö [Ø]
Böjje, arc, arcade
Vöjjel, oiseau
ö [Øː]
Fröj, question
ue : phone réalisé entre [y] et [Ø] :
Bue, garçon
Bluem, fleur
guet, bien, bon
Wuet, colère
œ [ɶː] ou [ɶ]
Dœ m., jour
œnder, autre
u [uː]
dure, à travers
uh [uː]
Suhn, fils
u [u]
dumm, bête, stupide
kurz, court
Schmutz, baiser
Sunna, soleil
verruckt, fou
ù [ʊː]
Blùt, sang
Brùder, frère
rùfe, appeler
Rùs, suie
ùh [ʊː]
Strùh, paille
Stùhl, chaise
ù [ʊ]
dùmm, bête, stupide
kùrz, court
Schmùtz, baiser
Sùnn, soleil
verrùckt, fou
ü [yː]
grüsig, horrible
Lüser, coquin
trürig, triste
ü [y]
Hüss, maison
rüssisch, russe
Strüss, bouquet
Diphtongues
éi [ei]
dréi, trois
fréi, libre
èi [ɛi]
drèi, trois
frèi, libre
ei [ai]
Bein, jambe
eins, un
Hei, foin
Heimet f., pays natal
heis, chaud
kei, aucun, pas de
klein, petit
Meischter, maître
Weisheit, sagesse
zwei, deux
ai [ai]
ains, un
Bain, jambe
Haimet f., pays natal
hais, chaud
kai, aucun, pas de
klain, petit
Maischter, maître
zwai, deux
ai [ai]
Baim, arbres
Hai, requin
mìr hai, nous avons
mìr wai, nous voulons
Kaiser, empereur
Mai, mai
Maidla, (jeune) fille
Waisekìnd, orphelin
Traim, rêves
ài [ɒi]
Màidel, (jeune) fille
rài(h), cru
Rhàin, Rhin
àui [ɒi]
Bàuim, arbre
Fràui, femme
Hàui, houe
hàuie, cogner
Ràuim, espace
aui [ɔi] ou [oi]
Bauim, arbre
Fraui, femme
Haui, houe
hauia/hauie, cogner
Rauim, espace
oi [ɔi] ou [oi]
Boim, arbre
Froi, femme
Hoi, houe
hoia/hoie, cogner
Roim, espace
gschroia, crié
Hoi, foin
roi(h), cru
Roi(h)m, crème
Stroi(h), paille
öi [Øi]
blöi, bleu
döisig, mille
Fröi, femme
gröi, gris
röi(h), cru
äu [ɶy, ɶɪ]
beläuchta/beläuchte, éclairer, illuminer
Beläuchtung/ Beläuchtùng, éclairage
Bäuta, proie
üsbäuta/üsbäute, exploiter
versäucha/versäuche, polluer
käusch, chaste
äu, aussi
bläu, bleu
enttäusche, décevoir
Fräu f., femme
täusig, mille
eu [ɶy, ɶɪ]
beleuchta, éclairer, illuminer
Beleuchtung, éclairage
Beuta, proie
üsbeute, exploiter
verseucha, polluer
keusch, chaste
au [au]
au, aussi
Baum m., arbre
Frau f., femme
äi [æi] [40]
Fräihait, Fräiheit, liberté
Mäischter, maître
Mäidle, jeune fille
Träim, rêves
ëi [æi][41]
Frëiheit, liberté
Mëischter, maître
Mëidle, jeune fille
Trëim, rêves
ie [iə][42]
die, cette, ces
Liecht, lumière
lieb, gentil
nie, jamais
ìe [ɪə][43]
Lìecht, lumière
lìeb, gentil
wìe, comme
üe [yə]
Büe, garçon
Wüet, colère
üa [ya]
Büa, garçon
Wüat, colère
ui [ui]
Ruina, ruines
ùi [ʊiː]
Bùi, construction
nùi, neuf, nouveau
Sùi, cochon
Semi-consonne
j [j]
Jager, chasseur
Waj, chemin
nèiji [44], nouveaux, neufs, neuves, pluriel de nèi
Consonnnes
b, occlusive bilabiale faible sourde, phone intermédiaire entre /b / et /p/
Barg, montagne
Gràb, tombe
p, occlusive bilabiale faible sourde, phone intermédiaire entre /b / et /p/
Poscht, poste
verpàcke, emballer
d, occlusive alvéolaire faible sourde, phone intermédiaire entre /d/ et /t/
dü, du
Hund, chien
redde, parler
Ràd, roue
t, occlusive alvéolaire faible sourde, phone intermédiaire entre /d/ et /t/
Tier, animal
Trumpf, atout
rette, sauver
Ràtt, rat
g, occlusive vélaire faible sourde [g]
Gàrte, jardin
Gàss, rue
Wag, chemin
k, occlusive vélaire forte[45] et sourde [k]
Kàrte,.cartes
Kàss, caisse
Hoke [46], crochet
ck [k]
Mucka[47], mouche
Drack, saleté
qu [kv]
Qualla, source
Quatsch, quetsche
m [m]
Mord, meurtre
wàrm, chaud
n [n]
Nascht, nid
Sprochrenner, course pour la langue
ng [ŋ] cf. parking
làng, lang
sìnga, chanter
nk [ŋk]
Bànk f., banque
hanke, être suspendu
pf [pf]
Pfaffer, poivre
s [s]
Stros[48], rue
gros, grand
heis, chaud
Geis, chèvre
Reis, voyage
Seif, savon
lase, lire, lesen
ss [s]
Gàss, rue
Kàssierer, caissier
hàssa, haïr
Ross, cheval
h [h] < h > aspiré » à l’initiale et < h > muet dit « d’allongement » de la voyelle précédente.
Hüet m., chapeau, Hut
fàhre, rouler, fahren
Kuh, Kih, vaches, Kühe
Derrière une diphtongue, son emploi est facultatif :
Küe(h)j, Küa(h), vache, Kuh
Kia(h), vaches, Kühe
fie(h)re, conduire, führen
ORTHAL recommande néanmoins son emploi dans quelques exemples :
Reiha, rangée, Reihe
Wèiher, étang, Weiher
Wiehnàchte, Wiahnachta, Noël, Weihnachten
ch [x] constrictive vélaire, Ach-Laut, son qui râcle la gorge contrairement à /r/.
ìch, ich, je
làche, rire
Chìng, enfant
ch [ç] Ich-Laut, constrictive palatale postérieure comme dans ich en allemand[49]
ich, je
licht, léger
Lécher, trous
Kiche, cuisine
chsch [kʃ]
dü màchsch, tu fais
nachschtens, prochainement
gscht [gʃt]
naagschtens, prochainement
sch [ʃ]
krische, crier
Schluss, fin
Knoschpe, bourgeon
sp [ʃp]
Spack m., lard
spàre, économiser
schp [ʃp]
Waschp, guêpe
st [ʃt]
stacka, être coincé
Stacka, bâton
Stein, caillou
scht [ʃt]
Kùnscht, art
Wùrscht, saucisse
tsch [tʃ]
Kütsch, charrette
rùtsche, glisser
f [f] [50]
fìnde, trouver
schàffe, travailler
v [f] [51]
narvig, nerveux
Vàtter, père
Volk, peuple
w [v]
Wi(nn), vin
Wunder, miracle
x [ks]
Àx, hache
Hax, sorcière
Sex, sexe
chs [ks]
Àchs, essieu
sechs, six
wachsle, changer
ks [ks]
lìnks, gauche (seul exemple connu)
z [ts]
Zitt, temps
tz [ts] [52]
Schàtz m., trésor, chéri(e)
Tableau B – Correspondance des sons (phones) et des lettres (graphèmes)
Dans le tableau B et sur notre site www.agate-orthal.fr et, nous utilisons trois couleurs différentes pour faciliter la localisation des variantes dialectales :
- Celles en usage en Centre-Alsace et en Haute-Alsace (68) sont en bleu (bas-alémanique du sud et haut-alémanique)
- Celles en usage en Basse Alsace (67) sont en vert (bas-alémanique du nord et francique)
- Celles communes aux différentes aires dialectales sont en marron
Nous avons répertorié sur l’ensemble de l’arc-en-ciel dialectal les sons (phones) que nous transcrivons à l’aide de voyelles simples, redoublées ou combinées, à l’aide de diphtongues et de consonnes.
Les voyelles (monophtongues)
Dans le premier tableau figurent les voyelles simples et des exemples.
Les syllabes finales réalisées avec /a/ faiblement accentuée sont plus fréquentes dans le sud de l’Alsace. Les exemples qui décrivent et illustrent au mieux les réalisations phoniques sont en français. La rubrique « références internationales » comporte, le cas échéant, des exemples en allemand et / ou en anglais.
Description du son avec des lettres de l’alphabet français Entre crochets, la transcription phonétique en A.P.I. (Alphabet phonétique international) Exemples en français |
Références internationales Deutsch (D) English (E)
|
Lettres
|
Dialecte Français Allemand
|
/a/ clair et long [a :] comparable à « phare » |
(D) Lage, situation (E) arm, bras |
a
ah On emploie < ah >, quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < h > d’allongement < ah >
aa On peut employer < aa > quand on estime qu’il faut sur-caractériser la longueur de la voyelle
Il est conseillé d’employer < aa > pour de rares mots calqués sur l’allemand
|
Bar, ours, Bär gal, jaune, gelb Jajer, chasseur, Jäger jara, fermenter, gären Laba, vie, Leben Sal, salles, Säle
Jahrel, année, Jährchen Mahl, farine, Mehl
Baam, arbre, Baum Kaas, fromage, Käse laar, vide, leer Paarla, paire, couple, Paar
|
/a/ clair et bref [a] comme /a/ dans « pas ». |
(D) Gast, invité |
a |
galte, valoir, compter, gelten hall, clair, hell Walt, monde, Welt
|
/a/ sombre, voilé et long [ɒ :] entre /a/et /o/ comparable à « an », mais sans nasalité.
|
|
à
.
àh On emploie < àh >, quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < h > d’allongement de la voyelle précédente.
àà On peut employer < àà > quand on estime que l’on doit sur-caractériser la longueur de la voyelle. Il faudrait l’employer devant < ch > et dans quelques rares mots calqués sur l’allemand allemand |
Àl, anguille, Aal Sàl, salle, Saal Hàgel, grêle, Hagel làda, charger, laden, Màga, estomac, Magen Wàga, voiture, Wagen
àhne, deviner, ahnen Hàhn, coq, Hahn màhne, avertir, rappeler, mahnen Wàhl, choix, Wahl
Bààm, arbre, Baum Dàà, jour, Tag Bààch, ruisseau, Bach Pààr, paire, couple, Paar e pààr, quelques, ein paar Stààt, État, Staat |
/a/ sombre et bref [ɒ], entre /a/ et /o/, comparable à « an », mais sans nasalité |
(E) what, quoi |
à
|
Kràch, bruit, Krach Màcht, pouvoir, Macht Schànd, honte, Schande Wàld, forêt, Wald
|
/i/ fermé et long [i :] comparable à /i/ dans « rire » |
(D) Liebe, amour (E) deal, affaire |
i
ih On emploie < ih >, quand la monophtongue du terme allemand correspondant s’écrit avec < h >.
ii On double < i > long devant < ch >, pour éviter des confusions et en syllabe finale accentuée dans quelques rares exemples.
ie Liste des principaux termes orthographiés < ie > qui s’emploient avec /i/ fermé et long, notamment en Basse-Alsace.
|
Fir, feu, Feuer lida, souffrir, leiden riba, frotter, reiben schise, tirer, schießen si, être, sein
ihr, vous, ihr Kih, vaches, Kühe
fliiche, voler, fliegen d(e)rbii, auprès, dabei Siida, soie, Seide verbii, passé, vorbei
Bier, bière, Bier lieb, gentil, lieb nie, jamais, nie Spiel, jeu, Spiel Sie, elle, vous, Sie, sie viel, beaucoup, viel vier, quatre, vier Ziel, but, objectif, Ziel
|
/i/ fermé et bref [i] comme dans « lit » |
(D) Fisimatenten, simagrées (E) happy heureux |
i |
beditte, signifier, bedeuten bissa, mordre, beißen dinner, ton, dein(er) hitt, aujourd’hui, heute Lischt, liste, Liste Litt, gens, Leute Maidli, (jeune) fille, Mädchen Winn, vin, Wein
|
/i/ très ouvert et long, [ɪː], proche de /é/ |
son inexistant en français ou en allemand |
ì Pour écrire < ì > Sur PC, taper : Alt 141 pour ì Alt 222 pour Ì
ìh On emploie < ìh >, quand la monophtongue du terme allemand correspondant s’écrit avec < h >[53]
|
dìr, à toi, dir mìr, nous, wir sì, être, sein spìre, sentir, spüren
ìhr, vous, ihr fìhle, ressentir, fühlen Mìhli, moulin, Mühle |
/e/ long et fermé [e:] |
(D) leben, vivre |
ee
e
eh On emploie < eh >, quand la monophtongue du terme allemand correspondant s’écrit avec < h > |
heere, entendre, hören Meewa, mouette, Möwe meega, (bien) aimer, mögen leesa, résoudre, lösen scheen, beau, schön See, lac, See
bewega, bouger, bewegen gega, contre, gegen jeder, chacun, jeder lega, poser, coucher, legen Red, discours, Rede reda, parler, reden
Ehr, honneur, Ehre geh, aller, gehen weh, mal, weh |
/i/ bref très ouvert proche de /é/ bref [e]
|
son inexistant en français et en allemand |
ì La correspondance de < ì > avec < i > ou < ie > dans les termes allemands correspondants est frappante.
Mais elle n’est pas systématique
On emploie au choix < ì > ou < é > pour les suffixes en < -lì > ou < lé > des diminutifs fréquents en haut-alémanique.
|
Fìsch, poisson, Fisch Kìnd, enfant, Kind Wìnd, vent, Wind Wìrt, aubergiste, Wirt Zìwwel, oignon, Zwiebel
Glìck bonheur, Glück Frìnd, ami, Freund Fìnd, ennemi, Feind vìllìcht, peut-être, vielleicht
Maidlì/Maidlé, jeune fille, Mädchen Chatzlì/Chatzlé, chaton, Kätzchen |
/e/ long et ouvert [Ɛ :]
|
(D) wählen, voter
|
è / ä
Libre choix entre < è > et < ä > Exception : wer, qui, wer
Emploi de < ä > pour l’auxiliaire sì au conditionnel
Emploi de < ä > recommandé pour quelques « mots- calques » de l’allemand
èh / äh
On peut employer < èh >, quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < eh >
On peut employer < äh > quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < äh >
èè / ää
|
kè/kä, aucun, kein hèra/hära, entendre, hören Mèwel/Mäwel meubles, Möbel Rèd/Räd discours, Rede
ìch wär, je serais, ich wäre
Gläser, verres, Gläser Gräser, herbes, Gräser Militär, armée, Militär
lèhra/lähra, apprendre, lernen, lehren Lèhrer/Lährer, professeur, Lehrer sìch wèhra/währa se défendre, sich wehren
wähle, voter, wählen Wähler, électeur, Wähler nähre, nourrir, nähren
lèèr/läär, vide, leer hèècher/häächer, plus haut, höher
|
/e/ très ouvert et long [æ:] comparable à « in » dans « vin », mais sans nasalité
|
(E) bad, mauvais |
ë |
dër, ce, cet, dieser Mënung, avis, Meinung Fëhler, erreur, Fehler |
/e/ très ouvert et bref [æ] comparable à « in » dans « vin », mais sans nasalité |
|
ë |
dënne, ce, cet, diesen |
/e/ ouvert et bref [Ɛ] comme dans « cher » |
(D) Bett, lit (E) bed, lit |
e / ä
ä Nous recommandons d’employer < ä > pour éviter des confusions entre des homonymes.
Nous préconisons l’emploi de < ä > pour l’auxiliaire hà(n) au conditionnel.
Nous conseillons d’utiliser < ä > pour de rares pluriels et formes dérivées présentant l’alternance vocalique < à - ä > et < o - ä >
Nous l’employons aussi pour quelques « mots-calque » de l’allemand
|
äb, si, ob däs, ça, das Bett, lit, Bett Beck/Bäck, boulanger, Bäcker elf, onze, elf Fàhrgäscht, passagers, Fahrgäste Hewwel, gourdin, Hebel Kelte, Celtes, Kelten kenna, connaître, kennen Metzger, boucher, Metzger Wärter/Werter, mots, Wörter zwelf/zwälf, douze, zwölf
känna, pouvoir, können Kälte, (le) froid, Kälte
sìe hätt, elle aurait, sie hätte
Därfer, villages, Dörfer Kälte, froid, Kälte d längscht, la plus longue, die längste kächle, mijoter, köcheln
Äpfel, pommes, Äpfel März, mars, März Märzagläckla, perce-neige, Schneeglöckchen |
/e/ réduit [Ə] comme dans « largement » |
(D) Gabe, don (E) about, à propos |
e /e/ réduit ou caduc, atone ou très faiblement accentué.
|
Begrìff, concept, Begriff begriffe, comprendre, begreifen der, de, le, der denoh, ensuite, danach làche, rire, lachen verruckt, fou, verrückt e, un, ein mer/me, on, man
|
/u/ fermé long [y :] comparable à /u/ dans « tube » |
(D) Lüge mensonge |
ü
üh On emploie < üh > quand la monophtongue du terme allemand correspondant s’écrit avec < h > d’allongement.
üü L’emploi de < üü > est laissé à la discrétion de tout un chacun
|
Bür, paysan, Bauer düre, durer, dauern Lüs, pou, Laus süfer, propre, sauber
Ühr, montre, Uhr
Büür, paysan, Bauer düüre, durer, dauern füül, paresseux, pourri, faul Lüüs, pou, Laus süüfer, propre, sauber
|
/u/ fermé et bref [y] comme dans « bu » |
(D) Brücke, pont |
ü |
Hüss, maison, Haus rüsche, bruire, rauschen tüsche, échanger, tauschen |
Phone intermédiaire entre /u/ [y] et /eu/ [Ø], bref ou long |
|
ue |
Bluem, fleur, Blume Bue, garçon, Bube, Junge guet, bien, bon, gut |
Phone comparable à /e/ dans « eux », mais long : [Øː] |
(F) eux |
ö |
Fröj, question, Frage |
Phone comparable à /e/ dans « eux » : [Ø] |
(F) eux |
ö |
Vöjjel, oiseau, Vogel |
/œ/ bref [ɶ] ou long [ɶː] comparable à « un », mais sans nasalité |
(D) Dörfer, villages |
œ |
Dœ, jour, journée, Tag œ, aussi, auch œnder, autre, andere |
/o/ long fermé [o :] ou ouvert [ᴐː] comparable à /o/ dans « dose » |
(D) Hose, pantalon |
o
oh L’emploi de < oh > est fortement recommandé quand la monophtongue du terme allemand correspondant s’écrit avec < h >.
oo Devant < ch > qui correspond à deux consonnes, il est recommandé de doubler la voyelle pour signaler qu’elle est longue. Exception : Sproch, langue
Devant < sch > libre choix de doubler < o > ou non
Nous adoptons le calque de l’allemand dans un exemple
Nous distinguons losa, tirer au sort, de loosa, écouter, obéir
|
Hosa, pantalon, Hose nowel, chic, nobel Stros / Stroß, route, Straße Vogel, oiseau, Vogel
hohl, creux, hohl Ohr, oreille, Ohr Rohr, tuyau, tube, Rohr
Frooch, question, Frage nooch, près, nah hooch, haut, hoch Noochberslitt, voisins, Nachbarn
Oschtre/Ooschtre, Pâques,
Boot, bateau, Boot loosa, écouter, obéir, horchen, gehorchen |
/o/ bref d’aperture variable [o] comme dans « au » |
(D) Oase, oasis |
o |
Koch, cuisinier, Koch Loch, trou, Loch noch, encore, noch o, aussi, auch |
/ou/ fermé et long [u:] comparable à /ou/ dans « fougue »
|
(D) Hut, chapeau (E) loser, perdant |
u
uh L’emploi de < uh > est recommandé quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < h > d’allongement.
uu Il est possible d’employer < uu > en syllabe ouverte. Son emploi est fortement recommandé devant < ch > |
Blut, sang, Blut gut, bon, bien, gut Gufa, épingle, Nadel Hut, chapeau, Hut Wut, colère, Wut
Huhn, poule, Huhn Suhn, fils, Sohn Stuhl, chaise, Stuhl
Buu, garçon, Bube luuche, regarder, schauen
|
/ou/ très ouvert et long [Ʊ:] comparable à /on/ dans « honte », mais sans nasalité |
|
ù, ùh |
Blùt, sang, Blut Brùder, frère, Bruder Grùs, salutation, Gruß Rùs, suie, Ruß Strùh, paille, Stroh Sùhn, fils, Sohn Wùt, colère, Wut |
/ou/ fermé et bref [u] comme dans « où » |
(D) zuerst, d’abord,
|
u
|
dumm, stupide, dumm Hund, chien, Hund kurz, court, kurz Sunna, soleil, Sonne Wurscht, saucisse, Wurst |
/ou/ très ouvert et bref [Ʊ] comparable à « on », mais sans nasalité. |
|
ù
Variante : u |
dùmm, stupide, dumm Hùnd, chien, Hund kùrz, court, kurz Sùnn, soleil, Sonne Wùrscht, saucisse, Wurst |
Les voyelles complexes ou diphtongues
Dans ce deuxième tableau figurent les diphtongues et des exemples en couleur qui correspondent aux réalisations en usage dans diverses aires linguistiques du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.
Les exemples qui décrivent et illustrent au mieux les réalisations phoniques sont en français. La rubrique « références internationales » comporte, le cas échéant, des exemples en allemand et / ou en anglais. Précisons que la graphie ne prend pas en compte la durée variable des diphtongues.
Description du son avec des lettres de l’alphabet français Entre crochets, la transcription phonétique en A.P.I. Exemples en français |
Références internationales Deutsch (D) English (E)
|
Lettres
|
Dialecte Français Allemand |
/a/ vers /ou / d’aperture variable : [au] |
(D) Haus, maison (E) house, maison |
au |
Baum, arbre, Baum Frau, femme, Frau kaufe, acheter, kaufen |
/a/ vers /i/ d’aperture variable : [ai] |
(D) drei, trois (E) by, chez |
ei, ai
Nous proposons d’employer au choix soit < ei > ou < ai > dans la quasi-totalité des cas. Exception : Ei, œuf, Ei
|
Bein/Bain, jambe, Bein Heimet/Haimet, pays natal, Heimat Feischter/Faischter, fenêtre, Fenster Freindin/Fraindin, amie, Freundin Freid/Fraid, joie, Freude kei/kai, aucun, kein |
/a/ vers /i/ d’aperture variable : [ai] |
(D) drei, trois (E) by, chez |
ai
Nous conseillons d’employer exclusivement < ai > pour écrire Maidla, Maidel, (jeune) fille, et dans les formes dérivées de termes en < a, aa, à, au, àui, aui, äu >
Nous employons < ai > pour quelques rares « mots-calque » de l’allemand orthographiés < ai >.
Nous recommandons fortement d’employer < ai > pour éviter des confusions entre des homonymes comme Hai, requin et Hei, foin
|
Maidla, jeune fille, Mädchen mìr hai, nous avons, wir haben mìr wai, nous voulons, wir wollen
Baim, arbres, Bäume Kaifer, acheteur, Käufer Traim, rêves, Träume traima, rêver, träumen
Mai, mai, Mai Kaiser, empereur, Kaiser Laib, miche, Laib Waisekìnd, orphelin, Waisenkind
Haifìsch, requin, Haifisch |
/en/ vers /i/ d’aperture variable : [ɒi]
|
|
àui / ài
Les deux orthographes sont valables, mais nous conseillons d’écrire < àui > quand, en allemand, le terme correspondant s’écrit avec < au > |
àui/ài, aussi, auch Bàuim/Bàim, arbre, Baum Fràui/Frài, femme, Frau Hàuia/Hàia, houe, Haue, Hacke kàuifa/kàifa, acheter, kaufen Ràuim/Ràim, espace, Raum tàuisig/tàisig, mille, tausend |
/en/ vers /i/ d’aperture variable : [ɒi] |
|
ài
Nous employons < ài > dans tous les autres cas de figure |
Hài, foin, Heu Màidel, jeune fille, Mädchen rài(h), cru, roh Rhàin, Rhin, Rhein Strài(h), paille, Stroh
|
/o/ d’aperture variable vers /i/ d’aperture variable : [oi] |
|
aui / oi
Les deux orthographes sont valables, mais Nous conseillons d’employer < aui > quand le terme correspondant en allemand, s’écrit avec < au >
|
aui/oi, aussi, auch Bauim/Boim arbre, Baum Fraui/Froi, femme, Frau kauifa/koifa, acheter, kaufen tauisig/toisig, mille, tausend |
/o/ d’aperture variable vers /i/ d’aperture variable : [oi] |
|
oi
Nous écrivons < oi > dans tous les autres cas de figure |
gschroie, crié, geschrien Hoi, foin, Heu roi(h), cru, roh Roi(h)m, crème, Rahm Stroi(h), paille, Stroh
|
/ e/ fermé vers /i/ d’aperture variable : [ei]
|
|
éi |
dréi, trois, drei fréi, libre, frei kéia, tomber, fallen Schréi, cri, Schrei |
/e/ ouvert vers /i/ d’aperture variable : [ɛi] |
|
èi |
ar hèig, il aurait, er hätte Sèi, cochons, Säue sèig!, sois! sei! |
/e/ très ouvert, proche du français « in » mais sans nasalité, vers /i/ d’aperture variable [æi] |
|
ëi / äi
Nous proposons d’employer au choix < ëi > ou < äi > dans la quasi-totalité des cas. |
fëischter / fäischter, sombre, finster fëif / fäif, cinq, fünf Hëimet / Häimet, pays natal, Heimet Mëinùng / Mäinùng, opinion, Meinung |
/e/ très ouvert, proche du français « in » mais sans nasalité, vers /i/ d’aperture variable [æi] |
|
äi
Nous conseillons d’employer < äi > pour les formes apparentées ou dérivées de termes en < au, àui, aui, äu > |
Mäidla, (jeune) fille, Mädchen Käifer, acheteur, Käufer Träim, rêves, Träume |
/e/ comparable à « eux » de durée variable vers /i/ d’aperture variable : [Øi]
|
|
öi |
blöi, bleu, blau döisisch, mille, tausend gröi, gris, gris röi(h), cru, roh |
/œ/ vers /u/ d’aperture variable : [œy] ou /œ/ vers /i/ d’aperture variable comparable à « œil » : [œi] |
(D) Häuser, maisons |
äu / eu
Nous proposons d’écrire < äu > dans presque tous les cas de figure.
Mais nous recommandons d’écrire < eu > et non pas < äu > pour quelques termes calqués sur l’allemand |
Bäum, arbre, Baum bläu, bleu, blau däusig, mille, tausend Fräu, femme, Frau läufa, marcher, laufen, gehen räui(h), cru, roh Sundgäu, Sundgau
Beleuchtung, éclairage, Beleuchtung beleuchta, éclairer, beleuchten leuchte, briller, leuchten Leuchttùrm, phare, Leuchtturm verseucha, polluer, verseuchen keusch, chaste, keusch |
/i/ fermé vers /e/ réduit : [iə]
|
|
ie Exceptions : sie, elle, ils, elles, Spiel, jeu, et viel, prononcés avec /i/ fermé et long : [siː], [ʃpiːl], [fiːl]. |
Bier, bière, Bier Demokràtie, démocraties, Demokratien die, cette, ces, diese lieb, gentil, lieb Lied, chanson, Lied nie, jamais, nie Theorie, théories, Theorien wie, comme, wie |
/i/ fermé vers /a/ [ia] comme /ia/ dans « fiable » : [ia]
|
|
|
Biar, bière, Bier Demokràtia, démocraties, Demokratien dia, cette, ces, diese liab, gentil, lieb Liader, chansons, Lieder nia, jamais, nie Theoria, théories, Theorien wia, comme, wie |
/i/fermé vers /e/ ouvert: [iɛ] |
|
iè |
lièb, gentil, lieb |
/i/ très ouvert vers /e/ réduit : [ɪə]
|
|
ìe
Hormis pour Sìe, vous, sìe [sɪː], elle, ils, elles, Spìel [ʃpɪːl], jeu, et vìel, [fɪ :l] ou [fɪl], réalisés avec /i/ très ouvert, long ou bref, < ìe > est toujours la diphtongue [ɪə] |
grìese/grìeße, saluer, grüßen lìeb, gentil, lieb Lìechtùng, clairière, Lichtung Lìedel, chansonnette, Liedchen |
/u/ fermé vers /e/ réduit : [yə]
|
|
üe |
Büe, garçon, Junge Brüeder, frère, Bruder güet, bon, bien, gut Hüet, chapeau, Hut Wüet, colère, Wut |
/u/ fermé vers /a/ : [ya]
|
|
üa |
Büa, garçon, Bube Brüader, frère, Bruder güat, bon, bien, gut Hüat, chapeau, Hut Wüat, colère, Wut |
/ou / fermé vers /i/ [ui] |
(D) pfui (interj) |
ui |
Ruina, ruines, Ruinen |
/ou/ très ouvert vers /i/ d’aperture variable |
|
ùi |
Bùi, bâtiment, Bau bùia, construire, bauen nùi, neuf, nouveau, neu Sùi, cochon, Sau |
La semi-consonne < j >
j/ [j] « iode »
|
(D) Ja (E) yes |
j est en général le résultat d’un relâchement articulatoire /g/ - /j/ appelé « palatalisation » : Wag – Waj, chemin Jager – Jajer, chasseur nàga – nàje, ronger
Nous l’employons aussi pour éviter des graphies disgracieuses comme nèii, nouveaux y
L’emploi de « y » est limité à quelques emprunts. |
fröje, demander, fragen Gejjner, adversaire, Gegner gejje, contre, gegen, Jajer, chasseur, Jäger Kia(h)j, vaches, Kühe Làj, situation, Lage Mìhj, peine, Mühe
nèiji, nouveaux, neue
Yàcht Yoga Systèm |
Les consonnes
Un mot sur la transcription des sons / p – b / ; / t – d /
ORTHAL cherche à trouver le bon équilibre entre une orthographe fidèle à la prononciation de tout un chacun et une bonne lisibilité. En cas de doute, nous privilégions la proximité avec l’allemand standard, seule référence possible et nous préférons écrire :
Pilot, pilote, Pilot, Tànte tante, Tante, de préférence à « Bilod » ou « Dànde ».
La proximité avec l’allemand facilite, en général, la compréhension immédiate. C’est notamment le cas pour des élèves germanistes ou germanophones en classe bilingue français-allemand.
Mais nous sommes conscients que c’est une difficulté non négligeable pour les apprenants qui n’ont pas de prérequis en allemand, car les parlers alsaciens ne distinguent pas nettement [p] et [b] ou [t] et [d]. En général, les réalisations phoniques des bilabiales et des dentales sont des occlusives faibles sourdes et plus proches de [b] et [d] que de [p] et de [t]
En revanche, l’opposition de force est plus marquée entre les occlusives vélaires < g > et < k > : Gùnscht, bienveillance, faveur, Kùnscht, art.
Quand les termes alsaciens n’ont pas leur équivalent en « Hochdeutsch », il n’y pas à hésiter. L’orthographe doit refléter la prononciation et nous écrivons :
Bolle, boule, Kugel # Pole, Pologne, Polen ; bollig, grumeleux, klumpig ; Dubel/Doddel, imbécile, Trottel ; Doba, patte, Pfoten ; doidla, tituber, schwanken.
On peut également privilégier la prononciation et employer < b > et < d >, même si le terme allemand correspondant s’écrit avec < p > ou < t > :
widderscht , plus loin, weiter ; Sunndig, Sunndàà, dimanche, Sonntag; Dàà, Dàj, jour, Tag
Il convient cependant de veiller à ce qu’il n’y ait de risque de confusion avec un homonyme comme dans redde, parler et rette, sauver.
Dans ce quatrième tableau figurent les consonnes et des exemples qui correspondent aux principales réalisations en usage dans diverses aires linguistiques du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Les exemples qui illustrent au plus près les réalisations phoniques sont en français. La rubrique « références internationales » comporte, le cas échéant, des exemples en allemand et / ou en anglais.
Description du son avec des lettres de l’alphabet français Entre crochets, la transcription phonétique en A.P.I. Exemples en français |
Références internationales Deutsch (D) English (E)
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Lettres
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Dialecte Français Allemand
|
/p/ [p] comparable à /p/ dans « point » |
(D) Punkt, point (E) point, point |
p, pp
|
Päckel, paquet, Päckchen tàppa, avancer à tâtons, tappen |
/ b / [b] comparable à /b/ dans « banque » |
(D) Bank, banque (E) bank, banque |
b, bb |
Bäckel , pommette, Bäckchen Schrubber, balai-brosse, Schrubber |
/t/ [t] comparable à /t/ dans « table » |
(D) Tisch, table (E) table, table |
t, tt |
rette, sauver, retten Trìtt, coup de pied, Tritt |
/d/ [t] comparable à /d/ dans « démon » |
(D) Dämon, démon (E) demon, démon |
d, dd |
Doddel , imbécile Trottel Drìtt, troisième, Dritte redde, parler, reden |
/pf/ [pf] Ce son n’existe pas en français. |
(D) Pfeife, pipe |
pf
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Pfaffer poivre, Pfeffer pfiffa, siffler, pfeifen rupfe, plumer, rupfen Zopf, natte, Zopf |
/ts/ [ts] « tsigane » |
(D) Zeit, temps |
z, tz Nous employons < z > au début du mot et derrière une voyelle longue et derrière une diphtongue.
Nous écrivons < tz > derrière une voyelle brève. |
Heizung, chauffage, Heizung Schwiz, Suisse, Schweiz Zittung, journal, Zeitung
Kritzung, intersection, Kreuzung Schwitz, Suisse, Schweiz Wìtz, blague, Witz |
/k/ [k] « cas » |
(D) Kuss, baiser (E) kiss, baiser |
k, ck, Nous employons < k > au début du mot, derrière une voyelle longue et une diphtongue ; < ck > derrière une voyelle brève.
c, kk Les emplois de < c > et de < kk > se limitent à quelques emprunts. |
Kìnschtler, artiste, Künstler Hoka, crochet, Haken heikel, délicat, épineux, heikel hocka, être accroupi, hocken Schock, choc, Schock
Computer ordinateur, Computer Mokka, moka, Mokka |
/g/ [g] « gars » |
(D) gut, bon (E) good, bon |
g, gg Nous employons < g > au début du mot et derrière une voyelle longue et une diphtongue.
Nous écrivons < gg > derrière une voyelle brève.
|
Gàss, rue, ruelle, Gasse zeiga, montrer, zeigen Zug, train, Zug Feiglìng, lâche, Feigling
Dùrrichzùgg, courant d’air, Durchzug |
« Ach-Laut » /ch/ [x] |
(D) Dach, toit |
ch Nous employons < ch > quand le son racle la gorge. |
Bàch, rivière, Bach Chìng, enfant Kind Chuchi, cuisine, Küche Kràch, bruit, Krach verlocha, enterrer, vergraben |
« Ich-Laut » /ch/ [ç] |
(D) ich, je |
ch La palatale postérieure dont le lieu d’articulation est situé devant la vélaire Ach-Laut est caractéristique de la prononciation de mots allemands comme ich möchte, j’aimerais, leicht, léger, feucht, humide, Dächer, toits, Becher, gobelet, Küche, cuisine, est réalisé dans des aires linguistiques dans le nord de l’Alsace. |
ich, je, ich Kiche, cuisine, Küche licht, facile, leicht Lécher, trous, Löcher |
/r/ [r]« roue » |
(D) rot, rouge (E) red, rouge |
r, rr Nous employons < r > quand le son évoque nos petites colères : « rrr ». |
Bàrt, barbe, Bart dìrr, sec, dürr Ràuich, fumée, Rauch verlore, perdu verloren |
/ng/ [ŋ] « parking » |
(D) Ding, chose (E) ring, ring |
ng |
Hüssgàng, couloir, Flur gsùnge, chanté, gesungen làng, long, lang |
/ngk/ [ŋk] |
(D) krank, malade |
nk Nous employons < nk > quand nous prononçons [k] à la suite de [ŋ]. |
dànkbàr, reconnaissant, dankbar gsùnke, sombré, gesunken schanka, offrir, schenken |
/ks/ [ks] « axe »
|
(D) Fuchs, renard (E) fox, renard
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gs, ks, x, chs
|
Gsùndheit, santé, Gesundheit lìnks, gauche, links Sex, sexe, Sex sechs, six, sechs |
/gsch/ : [gʃ ] |
|
Nous proposons au choix : gsch / chsch |
heegschtens/heechschtens, au maximum, höchstens naagschtens/naachschtens, prochainement, nächstens |
/kv/ [kv] « quetsche » |
(D) Quelle, source (E) queen, reine |
qu |
Quàl, supplice, Qual Quàlität, qualité, Qualität Quatsch, quetsche, Zwetschge Quàtsch, bêtises, Quatsch |
/schp/ [ʃp] comme /sch/ dans « schéma » et /p/
|
(D) Spiel, jeu |
sp À l’instar de l’allemand, nous employons < sp > pour le son /schp/ au début du mot ou du radical, pour éviter une graphie lourde. Attention à la coupure syllabique des verbes à particule séparable et à la coupure entre le déterminant et le déterminé des mots composés. Contrairement à l’allemand, nous ne triplons pas les consonnes.
schp Nous employons < schp > au milieu ou à la fin du mot, quand la prononciation dialectale est différente de celle des termes allemands correspondants prononcés /sp/ comme dans « spam ». |
Ànspànnung, tension, Anspannung Lùschtspìel, comédie, Lustspiel spot, tard, spät Sproch, langue, Sprache Sprìtz, piqûre, Spritze verspreche, promettre, versprechen
üsspànne, se détendren ausspannen üssprache, prononcer, aussprechen Üssproch, prononciation, Aussprache
Kaschperla, guignol, Kasperle, Knoschpa, bourgeons, Knospen Waschp, guêpe, Wespe |
/scht/[ʃt] comme dans « chtimi »
|
(D) Stunde, heure |
st
À l’instar de l’allemand, nous employons < st > pour le son /scht/ au début du mot, pour éviter une graphie inesthétique. Soyons attentifs à la coupure syllabique des verbes à particule et à la coupure entre le déterminant et le déterminé des mots composés.
scht Nous employons < scht > au milieu ou à la fin du mot, quand la prononciation dialectale est différente de celle des termes allemands correspondants prononcés /st/comme dans « stade ». |
Bàchstein, brique, Backstein Lahnstüehl, fauteuil, Lehnstuhl Stàdt, ville, Stadt stolz, fier, stolz ùfsteh, se lever, aufstehen
koschte, coûter, kosten Luscht, envie, Lust Poscht, courrier, Post treeschte, consoler, trösten |
/f/ [f] « fou »
|
(D) Vater, père (D) für, pour (E) father, père |
v, f L’emploi de < v > et de < f > se fait en référence à l’orthographe des termes allemands correspondants. |
fùrtfàhre, partir, fortfahren Fleisch, viande, Fleisch Vàtter, père, Vater vorfàhre, avancer, vorfahren Volk, peuple, Volk |
/s/ [s] « sur »
|
(D) Busse, autocars (D) Buße, amende (E) sale, vente |
ss, s, ß
Les voyelles brèves sont suivies de < ss >.
ORTHAL propose deux graphies au choix pour l’emploi de /s/ sourd derrière les voyelles longues et les diphtongues : soit < s > ou < ß > quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < ß >.
Dans les autres cas de figure, < s > est la règle
|
Hàss, haine, Hass Ràss, race, Rasse Ross, cheval, Ross, Pferd wìsse, savoir, wissen
Stros /Stroß, route, Straße gros/groß/, grand, groß Geis/Geiß, chèvre, Geis hëise/hëiße, s’appeler, heißen
Gràs, herbe, Gras Ros, rose, Rose Basa, balai, Besen Laser, lecteur, Leser reise, voyager, reisen |
/h/ aspiré [h] « hé » et muet
|
(D) Haus, maison (E) house, maison |
h Nous employons /h / aspiré au début du mot et /h/ muet uniquement pour signaler les voyelles longues (monophtongues) quand c’est également le cas pour les termes allemands correspondants. (cf. Annexe)
Libre choix d’employer ou non < h > muet derrière une diphtongue quand le terme correspondant en allemand s’écrit avec < h >
L’emploi de < h > est cependant fortement recommandé pour quelques termes
|
Herr, monsieur, Herr Hìtz, chaleur, Hitze hol, va chercher, hol hohl, creux, hohl Hehla, grotte ; Höhle Wàhl, choix, Wahl Wohnung, appartement, Wohnung
fiere/fiehre, conduire, guider, führen Fiarung/Fiahrung, visite guidée, Führung Friejohr/Friehjohr, printemps, Frühling Küej/Küehj, vache, Kuh Roim/Roihm, crème, Rahm Stroi/Stroih, paille, Stroh
Reih, rangée, Reihe Wèiher, étang, Weiher Wiehnachte, Wiahnachta, Noël, Weihnachten
|
En résumé
Les améliorations apportées à ORTHAL sont des précisions et des clarifications qui sont la conséquence de réflexions approfondies.
La philosophie d’ORTHAL est de permettre à tout un chacun d’écrire l’alsacien selon sa propre prononciation, ce qui n’exclut pas le fait d’aller puiser son inspiration dans des aires linguistiques différentes, selon ses besoins ou ses envies.
Le souci d’offrir à l’utilisateur une bonne marge de manœuvre est matérialisé par les choix orthographiques résumés dans les deux tableaux qui suivent.
Cette souplesse sera également utile pour évaluer la production écrite dans le cadre de DCL alsacien.
Synopsis des choix orthographiques de la méthode ORTHAL
Rappel des choix orthographiques, résumés dans les tableaux A et B
Tableau A |
Tableau B |
< s > |
< ß > |
fliese/fliasa gros heise, heisa Stros Strosburg, Strosbùrri(g) |
fließe/fliaßa, couler groß, grand heiße, heißa, s’appeler Stroß, rue Stroßburg, Stroßbùrri(g)
|
Utilisation de < p, b > et < t, d > en référence aux termes allemands correspondants |
Utilisation généralisée de < b, d >, sauf en cas de confusions potentielles |
Pàppa/Pàppe àpàssa/ànpàsse Pàppadeckel/Pàppedeckel Müater/Müeter/Mueter Vàtter sìe sott mìr wotta/wotte
Packla, Päckel Backla, Bäckel retta/retta redda/redde |
Bàbba/Bàbbe, papa, Vati àbàssa/ànbàsse, adapter, anpassen Bàbbadeckel/Bàbbedeckel, carton, Pappdeckel Müader/Müeder/Mueder, mère, Mutter Vàdder, père, Vater sìe sodd, elle devrait, sie sollte mìr wodda/wodda, nous voudrions, wir möchten mais : Packla, Päckel, paquet, Päckchen Backla, Bäckel, joue, Backen retta/rette, sauver, retten redda/redde, parler, reden
|
< ì > |
< e > |
fìr derfìr/defìr
|
fer, pour drfer/d’rfer/defer, pour cela |
/e/ réduit en toutes lettres |
/e/ réduit non écrit |
mer der dernoh
|
mr/m’r, on dr/d’r, le drnoh/d’rnoh, ensuite |
Emploi de < è, èè, èh > pour le phone /e/ ouvert et long en référence aux termes allemands écrits avec < e >. Emploi de < ä > dans les autres cas de figure. |
Emploi de < ä, äh, ää > pour le phone /e/ ouvert et long dans tous cas de figure. |
hèra rèda Lèhrer lèhra lèèra
häächer ghära Täter Wähler sìe wär |
hära, entendre, hören räda, parler, reden Lährer, professeeur, Lehrer lähra, apprendre, enseigner, lernen, lehren läära, vider, leeren
häächer, plus haut, höher ghära, appartenir, gehören Täter, criminel, Täter Wähler, électeur, Wähler sìe wär, elle serait, sie wäre
|
Formes agglomérées |
Formes non agglomérées |
àb ìns Bett ìma/ìme Bett |
àb ìn s Bett, allez, au lit ì ma/ì me, ìm a/ìm e Bett, dans un lit |
Diminutifs en haut-alémanique |
Diminutifs en haut-alémanique |
Biablì Maidlì |
Biablé, petit garçon Maidlé, (jeune) fille |
Emploi de l’apostrophe limité au signalement d’une élision |
Emploi libre de l’apostrophe |
d Sproch s Elsàss ’s rajt m’r (mìr) mer/mr |
d’Sproch, la langue s’Elsàss s’rajt, il pleut m’r, à moi m’r, on |
Doublement de la voyelle longue réservé au phone /e/ fermé et long et en cas d’ambiguïté. Exceptions : hoch, Sproch, Oschtre/ Oschtra
|
Doublement de la voyelle longue laissé à la discrétion de tout un chacun
|
hoch Sproch Oschtre/Oschtra Dà Bu Bür Fir sì Widabàuim/Widebaum meega scheen teete/teeta nooch Noochber
|
hooch, haut Sprooch, langue Ooschtre/Ooschtra, Pâques Dàà, jour Buu, garçon Büür, paysan Fiir, feu sìì, être Wiidabàuim/Wiidebaum, saule, Weide meega, bien aimer, désirer, mögen scheen, beau, schön teete/teeta, tuer, töten nooch, près, nah Noochber, voisin, Nachbar |
< gscht > |
< chscht >
|
heegschtens naagschtens d naagscht |
heechschtens, au maximum, tout au plus naachschtens, prochainement d nachscht, la prochaine
|
On n’emploie pas < h > d’allongement après diphtongue
|
Emploi du < h > d’allongement après diphtongue, calque de l’allemand |
fiere, fìere, fiara Friejohr, Friajohr, Frèijohr Küej, Küaj Roim Stroi
|
fiehre, fìehre, fiahra, conduire, guider, führen, fahren Friehjohr, Friahjohr, Frèihjohr, printemps, Frühjahr Küehj, Küahj, vache, Kuh Roihm, crème, Rahm Stroih, paille, Stroh |
Transcription par < ei > de la diphtongue [ai], sauf pour quelques termes calqués sur l’allemand |
Transcription par < ai > de la diphtongue [ai] dans tous les cas de figure |
Feischter, Freid, Heimet, Meischter Weisheit Mais : Hai, Haifìsch Laib Mai Kaiser Waisakìnd
|
Faischter, fenêtre Fraid, joie Haimet, pays natal Maischter, maître Waishait, sagesse, Weisheit
Hai, Haifìsch, requin Laib, miche Mai Kaiser Waisakìnd, orphelin, Waisenkind
|
Transcription de la diphtongue [æi] par < ëi > pour les mots correspondant à des termes allemands comportant la diphtongue < ei > ou < eu >, et par < äi > dans les autres cas de figure |
Transcription par < ëi > de la diphtongue [æi] dans tous les cas de figure.
|
Dëifel Frëid Hëimet Mëischter
fäischter fäif Mäidla Träim
|
Dëifel, diable, Teufel Frëid, joie, Freude Hëimet, pays natal, Heimat Mëischter, maître, Meister
fëischter, sombre, finster fëif, cinq, fünf Mëidla, (jeune) fille, Mädchen Trëim, rêves, Träume
|
Transcription par < äu > de la diphtongue [ɶy], sauf pour quelques mots calqués sur l’allemand |
Transcription par < äu > de la diphtongue [ɶy] dans tous les cas de figure |
Fräu Läuch läufa Sundgäu
beleuchta Beleuchtung Beuta, üsbeute verseucha keusch |
Fräu, femme Läuch, poireau läufa, marcher Sundgäu, Sundgau
beläuchta, éclairer, illuminer, beleuchten Beläuchtung, éclairage, Beleuchtung Bäuta, proie, Beute üsbäute, exploiter, ausbeuten versäucha, polluer, verseuchen käusch, chaste, keusch
|
Transcription par < aui > de la diphtongue [oi], en référence aux termes allemands comportant < au >. Transcription par < oi > dans les autres cas de figure |
Transcription par < oi > de la diphtongue [oi] dans tous les cas de figure |
aui Bauim Fraui Kauifmànn Lauich Pauis Saui Sauim Trauim
Roi(h)m roi(h) Stroi(h) |
oi, aussi, auch Boim, arbre, Baum Froi, femme, Frau Koifmànn, commerçant, Kaufmann Loich, poireau, Lauch Pois, pause, Pause Soi, cochon, Sau Soim, ourlet, Saum Troim, rêve, Traum
Roi(h)m, crème, Rahm roi(h), cru, roh Stroi(h), paille, Stroh |
Transcription par < àui > de la diphtongue [ɒi] en référence aux termes allemands comportant < au >. Transcription par < ài > dans les autres cas de figure |
Transcription par < ài > de la diphtongue [ɒi] dans tous les cas de figure
|
àui Bàuim Fràui Kàuifmànn Làuich Pàuis Sàui Sàuim Tràuim
Ràim rài(h) Strài(h)
|
ài, aussi, auch Bàim, arbre, Baum Frài, femme, Frau Kàifmànn, commerçant, Kaufmann Làich, poireau, Lauch Pàis, pause, Pause Sài, cochon, Sau Sàim, ourlet, Saum Tràim, rêve, Traum
Ràim, crème, Rahm rài(h), cru, roh Strài(h), paille, Stroh
|
Distinction de /u/ fermé noté < u > et de /u/ très ouvert noté < ù > |
Pas de distinction entre /u/ fermé et /u/ très ouvert |
ànrufe Dusch dùmm kùrz Putsch rufe |
ànrufe, téléphoner Dusch, douche dumm, stupide kurz, court, bref Putsch, putsch, Putsch rufe, appeler |
Annexe
Liste alphabétique des termes usuels orthographiés avec < h > d’allongement de la voyelle (monophtongue) précédente.
Pour éviter une surcharge inutile, nous nous limitons à deux variantes, une pour le département 68 et une autre pour le 67.
Nous présentons une liste alphabétique des termes alsaciens usuels orthographiés avec < h > d’allongement qui signale la voyelle longue précédente (monophtongue), à l’instar de l’allemand.
En revanche, pour faciliter la tâche aux personnes sans prérequis en allemand, cette « règle » ne sera pas appliquée aux diphtongues.
- L’ordre alphabétique est strict et ne tient pas compte des différents timbres des voyelles orthographiées < a >, < à >, < i >, < ì >, < e >, < ä >, < u >, < ü >.
- Les termes de référence[54] sont en gras, le genre du nom indiqué par m. pour masculin, f. pour féminin, nt. pour neutre. Le pluriel est signalé entre parenthèses, soit par un simple tiret s’il est invariable, Wohrsàjere (-), voyante, par un tiret et la lettre < e > ou < a > si le radical du nom ne change pas, Lahn (-e/-a), soit par la forme partielle, si un élément du mot change, Wohnblock (-bläck), immeuble. La forme complète est indiquée dans tous les autres cas de figure, Zàhn (Zahn, Zehn), dent.
- Si le terme n’existe qu’au pluriel, nous le signalons par (pl.), s’il n’existe qu’au singulier par (sing.)
- L’adjectif et le verbe substantivés sont signalés par adj. subst. et v. subst.
- Les abréviations vt., vi. et vpr. signalent les verbes transitifs, intransitifs et pronominaux.
- Les abréviations : adj., adj. dém., adj. poss., adj. subst., et adv. renvoient respectivement à adjectif, adjectif démonstratif, adjectif possessif, adjectif substantivé, et adverbe.
- La forme de l’adjectif substantivé est celle employée avec l’article indéfini, e ou a, le pluriel est la forme employée sans article. (déclinaison forte de l’adjectif)
- Les abréviations pr. réfl., pr. pers, pr. dém., pr. indéf. ainsi que interj. renvoient à pronom réfléchi, pronom personnel, pronom démonstratif, pronom indéfini et interjection.
- Les variations géolinguistiques sont séparées par une virgule et en caractères gras. Les traductions en français et en allemand sont séparées par point-virgule. Les termes dérivés ou synonymes en gras sont signalés, le cas échéant, par une flèche.
- Le trait vertical entre la particule et la racine du verbe indique qu’il s’agit d’un verbe à particule séparable.
àn|flehe, à|fleha vt. (à(n)gfleht) ; supplier, implorer ; anflehen |
làhm adj. ; paralysé(e) ; lahm |
àn|lehre, à|lehra vt. (à(n)glehrt ; former ; anlehren → lehre |
Làhm m. (-e) ; le paralytique, le paralysé ; der Lahme |
Àhn m. (-e) ; ancêtre ; Ahn |
Làhmàrsch m. (-arsch) ; lambin, mollasson; Lahmarsch |
àhne, àhna vt. (gàhnt) ; pressentir ; ahnen |
làhmàrschig adj. nonchalant ; lahmarschig |
ahnle, ahnla vi. (gahnelt) ; ressembler ; ähneln |
lahme vt. (glahmt, glähmt) ; paralyser ; lähmen |
Àhneforschùng, Ahnaforschungf. (-e/-a) , généalogie ; Ahnenforschung |
Lahmùng, Lähmung f. (-e/-a) ; paralysie ; Lähmung |
Àhnung f. (sing.), Àhnig, idée vague, intuition ; Ahnung |
Lahn f. (-e / -a) ; accoudoir ; Armlehne |
àhnungslos adj. ; inconscient ; adv. sans se douter de rien ; ahnungslos |
Lahnstüel, Lahnstüal m. (-stiel, stial) ; fauteuil ; Lehnstuhl |
Àhnungsloser adj. subst. m (Àhnungslosi) ; personne qui ne se doute de rien ; Ahnungsloser |
lehne, lehna (glehnt) ; prêter, emprunter ; (aus)leihen |
Àhnùngslosigkeit, Àhnungslosigkeit f. (sing.) ; ignorance, Ahnungslosigkeit |
Lehnwort nt. (-wärter) ; mot d’emprunt ; Lehnwort |
Àhr f. (-e) ; épi ; Ähre |
Lehr f. (-e/-a) ; précepte, avertissement, morale (fable) ; Lehre |
Bàhn f. (-e) ; (-a) ; passage, couloir, piste, orbite, Bahn, Umlaufbahn → Isebàhn ; Isabàhn, chemin de fer ; Eisenbahn |
Lehrbüe, Lehrbüa m. (-büewe, -büawa) ; apprenti ; Lehrling, Azubi |
Bàhnbracher m. (-) ; pionnier ; Bahnbrecher |
Lehrbüech, Lehrbüach nt. (-biecher, -biacher); manuel (scolaire) ; Lehrbuch |
Bàhndàmm m. (sing.) ; remblai ; Bahndamm |
lehre, lehra vt. (glehrt) ; apprendre, enseigner; lernen, lehren |
bàhne, bàhna vt. (gebàhnt) ; déneiger ; vom Schnee freiräumen |
Lehrer, Lèhrer m. (-) ; enseignant, professeur ; Lehrer |
Bàhngleis nt. (-e/-a) ; voie, rail ; Bahngleis |
Lehrere, Lehrera f. (-) ; enseignante, professeure ; Lehrerin |
Bàhnhoff m.(-häff) ; gare ; Bahnhof |
Lehrerzìmmer nt. (-) ; salle des professeurs ; Lehrerzimmer |
Bàhnìwwergàng m. (-ìwwergang), Bàhnìbergàng m. (-ìbergang) ; passerelle ; Bahnübergang |
Lehrjohr nt. (-e) ; année d’apprentissage ; Lehrjahr |
Bàhnschlìtte, m. (-) ; chasse-neige ; Schneepflug |
Lehrpersonàl nt. (sing) ; personnel enseignant ; Lehrpersonal |
Bàhr f. (-e) → Tràgbàhr f. (-e / -a) ; civière ; Tragbahre |
Lehrplàn m. (-plan) ; programme d‘enseignement ; Lehrplan |
Blüemekehl, Blüamkehl m. (sing.) ; chou-fleur ; Blumenkohl |
Lehrsàl m. (-sal) ; salle de cours ; Lehrsaal |
Dàhlie f. (-), Dàhlià (-) ; dahlia ; Dahlie |
Lohn m. (Lehn) ; salaire ; Lohn |
dehnbàr adj. ; adv. ; extensible ; dehnbar |
lohne vpr. (glohnt) ; être profitable, valoir la peine ; sich lohnen |
dehne vpr. (gedehnt) ; dehna (dehnt) ; se dilater, s’étendre ; sich dehnen |
Lohnkoschte, Lohnkoschta pl. ; charges salariales ; Lohnkosten |
Dehnungs-h nt. (sing.) ; < h > graphique d’allongement de la voyelle précédente ; Dehnungs -h |
Lohnstir f. (-e/-a) ; impôt sur le revenu ; Lohnsteuer |
Dehnungszeiche nt. (-) ; lettre rendant compte de la longueur de la voyelle précédente ; Dehnungszeichen |
Lohnzettel m. (-) ; fiche de paye ; Lohnzettel |
Eh f. (-e/-a) ; mariage, union conjugale ; Ehe |
Mahl f. (sing.) ; farine ; Mehl |
Ehfràui, Ehfraui f. (-e/-a) ; épouse ; Ehefrau |
màhle, màhla vt. (gmàhle, gmàhla) ; moudre ; mahlen |
Ehmànn m (-manner) ; mari, époux ; Gatte |
mahlig adj. ; farineux ; mehlig |
ehmolig, ehmàlig, adj. ; ancien ; ehemalig |
Mahlsàck m. (-säck) ; sac de farine ; Mehlsack |
Ehepaarel, Ehepaarla nt. (-) ; couple ; Ehepaar |
Mahlsuppe f. (-), Mahlsupp, f. (-e) ; bouillie de farine ; Mehlsuppe |
Ehpàrtner m. (-) ; conjoint ; Ehepartner |
Màhnbrief, Màhnbriaf m. (-) lettre de rappel, mise en demeure ; Mahnbrief |
Ehr f. (-e) ; honneur ; Ehre |
màhne, màhna vt. (gmàhnt) ; avertir, rappeler ; mahnen |
ehre, ehra vt. (gehrt) ; honorer ; ehren |
meh adv. ; davantage ; mehr |
Ehregàscht, Ehragàscht m (-gäscht) ; invité d’honneur ; Ehrengast |
mehmol adv. ; plusieurs fois ; mehrmals |
Ehremìtglid, Ehramìtglìd nt. (-er) ; membre honoraire ; Ehrenmitglied |
mehre vt. (gmehrt) ; multiplier ; mehren → vermehre |
Ehrepresident, Ehrapresidant m. (-e), président honoraire ; Ehrenpräsident |
mehreri, mehrere pr. indéf. ; plusieurs ; mehrere |
Ehresàch f. (-e) ; affaire d’honneur, parole d’honneur ; Ehrensache |
Mehrheit f (-e) ; majorité ; Mehrheit |
Ehrewinn m. (sing.), Ehrawi ; vin d’honneur, Ehrenwein |
mehrsprochig adj. ; multilingue ; mehrsprachig |
Ehrewort, Ehrawort nt. (sing.) ; parole d’honneur, ; Ehrenwort |
Mehrzàhl f. (sing.) ; pluriel ; Mehrzahl |
Ehrgfühl nt. (sing.) ; sens de l’honneur ; Ehrgefühl |
Mìhl, f. (-e/-a), Mìhli f .(-) ; moulin ; Mühle |
Ehrgitz m. (sing.) ; ambition ; Ehrgeiz |
Mìhlbàch m. (-bach), bief du moulin, Mühlbach |
ehrgitzig adj. ; ambitieux ; ehrgeizig |
Mìhlràd nt. (-räder) ; roue du moulin ; Mühlrad |
Ehrìng m. (-) ; alliance ; Ehering |
Mohn m. (sing.) ; pavot, coquelicot ; Mohn |
ehrlig adj., ehrlisch[55] ; honnête ; ehrlich |
nähre, nähra vt. (gnährt) ; nourrir ; nähren |
Ehrligkeit f. (sing.), Ehrlischkëit[56] ; honnêteté ; Ehrlichkeit |
nàhrhàft adj. ; nourrissant ; nahrhaft |
Ehrùng, Ehrung f. (-e/-a) ; mise à l’honneur, distinction ; Ehrung |
Nährstoff m. (-e/-a) ; substance nutritive ; Nährstoff |
Ehstànd m. (sing.) ; mariage, vie conjugale ; Ehestand |
Nohrìcht f (-e) ; nouvelle ; Nachricht |
fahl adv. : fahl àm Plàtz ; déplacé ; fehl am Platz |
Noht f. (-e) ; couture ; Naht |
Fahlàlàrm m (sing.) ; fausse alerte ; Fehlalarm |
Oh(n)màcht f. (Ohmachte); évanouissement; Ohnmacht |
fahlbàr, fehlbàr adj. ; faillible ; fehlbar |
oh(n)machtig adj. ; évanoui(e) ; ohnmächtig |
fahle, fahla vt, vi. (gfahlt), fähle (gfählt) ; manquer ; fehlen |
Ohmet, Ahmt m. / nt. ; regain ; Öhmd |
Fahlentwìcklùng, Fahlentwìcklung f. (-e) ; dérapage, Fehlentwicklung |
ohne prép. ; sans ; ohne |
Fahler m. (-), Fëhler (-) ; faute, erreur ; Fehler |
Ohr nt. (-e); oreille; Ohr |
fahlerhàft, fëhlerhàft adj. ; défectueux, fehlerhaft |
Ohrelappel, nt (-lapple), Ohralappla nt. (-) ; lobe de l’oreille ; Ohrläppchen |
fahlerlos, fëhlerlos adj. ; sans faute, impeccable ; fehlerlos |
Ohreweh, Ohraweh nt. (sing.) ; otalgie ; Ohrenschmerzen |
Fahlgebùrt, Fahlgaburt f. (-e/-a) ; fausse couche ; Fehlgeburt |
Reh nt. (-) ; chevreuil ; Reh |
Fahlgrìff m. (-) ; coup manqué, bévue ; Fehlgriff |
Rehbock m. (-bäck) ; chevreuil mâle ; Rehbock |
Fahltrìtt m. (-) ; faux-pas ; Fehltritt |
Rehgeis, Rehgëis f. (-e) ; biche, Hirschkuh |
Fahlzìndung f. (-e) ; raté ; Fehlzündung |
Rehrel, nt. (Rehrle), Rehrla (-) ; petit tuyau, cheminée (orgue) ; Röhrchen → Rohr |
Fàhne, Fàhna m. (Fahne), drapeau ; Fahne |
Rohr nt. (Rehr) ; tuyau ; Rohr |
Fàhneflùcht, Fàhnaflucht f. (sing.) ; désertion ; Fahnenflucht |
Rohrspàtz m. (-e/-a) ; bruant des roseaux ; Rohrspatz |
Fahnel, Fahnla nt. (-) ; petit drapeau ; Fähnchen |
Rohrzùcker, Rohrzucker m. (sing.) ; sucre de canne ; Rohrzucker |
Fahnelewìnker, Fahnlawìnker m. (-) ; juge de touche ; Linienrichter |
Rohstoff m. (-e) ; matière première ; Rohstoff |
Fàhnebippel interj ; parbleu ; O Gott |
Rohstoffmàngel m. (-mangel) ; pénurie de matières premières ; Rohstoffmangel |
Fàhrbàhn f. (-e/-a) ; chaussée ; Fahrbahn |
(g)sah, sähn vt. (gsah, gsähn) ; voir ; sehen |
fàhre, fàhra vi. (gfàhre, gfàhra), rouler ; fahren |
sahne, sahna vpr. ; désirer ardemment, avoir la nostalgie ; sich sehnen |
Fàhrer m. (-) ; conducteur ; Fahrer |
Sahnsucht, Sehnsucht f. sing. ; nostalgie ; Sehnsucht |
Fàhrgàscht m. (-gäscht) |
Sohl f. (-e), Sohla f. (-) ; semelle ; Sohle |
Fàhrkàrt f. (-e/-a) ; ticket ; Fahrkarte |
Sohn, Suhn m. (Sehn) ; fils ; Sohn |
Fàhrlehrer, Fàhrlèhrer m. (-) ; moniteur d’auto-école ; Fahrlehrer |
Sùhnsfràui, Suhnsfräu f. (-e) ; belle-fille ; Schwiegertochter |
Fàhrplàn m. (-plan) ; horaire, indicateur ; Fahrplan |
Stàhl, m. (sing.) ; acier ; Stahl |
Fàhrprüfùng, Fàhrprüfung f. (-e/-a) ; examen du permis de conduire ; Fahrprüfung |
stahle, stahla vt. (gstohle, gstohla) ; voler, dérober ; stehlen |
Fàhrschin(n) m. (-) ; permis de conduire ; Führerschein |
Stahler, m. (-) ; voleur ; Dieb |
Fàhrschüel, Fàhrschüal f. (-e/-a) ; auto-école, ; Fahrschule |
Stràhl m. (-e / -a) ; rayon ; Strahl |
Fàhrstüel, Fàhrstüal m. (-stiel, stial) ; ascenseur ; Fahrstuhl |
stràhle, stràhla vi. (gstràhlt) ; rayonner ; strahlen |
Fleh (pl.) ; puces, Flöhe → Floh |
stràhlend adj. ; radieux ; strahlend |
flehe, fleha vi. (gfleht) ; supplier, implorer ; flehen → à(n)flehe |
Strahn f. (-e) ; mèche de cheveux ; Strähne |
Floh m. (Fleh) ; puce ; Floh |
Strohwìtwer m. (-) ; célibataire occasionnel ; Strohwitwer |
Flohmärrick, Flohmart m. (-) ; marché aux puces ; Flohmarkt |
Ühr f (-e / -a) ; montre, horloge ; Uhr |
Fohle, Fohla nt. (-) ; poulain ; Fohlen |
Ührefàwrìck, Ührafàbrìck f (-e) ; horlogerie ; Uhrenfabrik |
Föhn, m. (sing.) ; foehn, vent sec et chaud, sèche-cheveux ; Föhn |
Ühremàcher, Ühramàcher m. (-) ; horloger ; Uhrmacher |
föhne, föhna vt. (gföhnt) ; sécher les cheveux ; föhnen |
Ührwarrick, Ührwark nt. (sing.) ; mécanisme (montre, horloge) ; Uhrwerk |
froh adj. ; content ; froh |
Veh, Viah nt (sing.) ; bétail ; Vieh |
gahne, gahna vi. (gahnt) ; bâiller ; gähnen |
Wàhl f. (-e / -a) ; choix, élection ; Wahl |
geh vi. (gànge, gànga) ; aller ; geh |
Wähler m. (-); électeur ; Wähler |
geh|lo, goh|lo vpr. (gehlo, gohlo) ; se laisser aller ; sich gehen lassen |
Wählerstìmm f. (-e/-a) ; suffrage; Wählerstimme |
Gehre m. (-) ; giron ; Schoß → Schos |
Wàhlkàmpf m. (-kampf) ; campagne électorale ; Wahlkampf |
goh vi. (gànga) ; aller ; gehen |
Wàhlracht nt. (sing.) ; droit de vote ; Wahlrecht |
Hàhn (-e), Hàhna m. (-) ; coq ; Hahn |
Wàhlzettel m. (-) ; bulletin de vote ; Wahlzettel |
Hàhne, Hàhna m. (Hahne) ; robinet ; Hahn |
Wàhn m. (sing.) ; illusion, chimère ; Wahn |
Hàhnebier, Hàhnabier nt. (sing) ; bière pression ; Bier vom Fass, Fassbier |
Wàhnsìnn m. (sing.) ; folie ; Wahnsinn |
Hàhnefües, Hàhnafües m (-fies) ; renoncule ; Hahnenfuß |
wàhnsìnnig adj. ; fou, insensé ; wahnsinnig |
Hàhnekraje, Hàhnakraja nt. (sing.) ; chant du coq, Hahnenkrähen |
wahrend prép., conj. ; pendant (que) ; während |
Hahnel, Hahnla nt. (-) ; petit robinet ; kleiner Hahn |
wàhrhàft adj. ; vrai, authentique ; wahrhaft |
Hàhneschrèi, Hàhnaschrèi m. (-) ; chant du coq ; Hahnenschrei |
Weh nt. (sing.) ; douleur; Weh |
Hàhnewàsser, Hàhnawàsser nt. (sing. ; eau du robinet ; Leitungswasser |
weh adj. mal; weh |
Hahnelwàsser, Hahnlawàsser nt. (sing.) ; eau du robinet ; Leitungswasser |
wehleidig adj.; douillet; wehleidig |
Hehl, f. (-e), Hehla f. (-) ; grotte, caverne ; Höhle |
Wehmüet, Wehmüat f. (sing.) ; mélancolie ; Wehmut |
Hehlebewohner, Hehlabewohner m. (-) ; troglodyte, homme des cavernes ; Höhlenbewohner |
wehre, wehra vpr. (gwèhrt, gwehrt) ; se défendre ; sich wehren |
Hehleforscher, Hehlaforscher m. (-) ; spéléologue ; Höhlenforscher |
Wehrpflìcht f. (sing) ; service militaire obligatoire ; Wehrpflicht |
Hehlemensch m. (-e), Hehlamansch m. (-a) ; homme des cavernes ; Höhlenmensch |
weh|tüe, weh|màcha vi. (wehtüe, wehgmàcht) ; faire mal ; weh tun |
Hehpùnkt, Hehpunkt m. (-pìnkt) ; point culminant, point d’orgue, apothéose ; Höhepunkt |
Wohl nt. (sing.) ; bien-être ; Wohl |
hohl adj. ; creux ; hohl |
Wohlstànd m. (sing). ; prospérité, opulence ; Wohlstand |
Hohlkopf m. (-käpf) ; demeuré ; Hohlkopf |
wohnbàr adj.; habitable ; wohnbar |
Hohlràuim, Hohlrauim m. (sing.) ; cavité, vide (sanitaire) ; Hohlraum |
Wohnblock m. (bläck) ; bloc, immeuble ; Wohnblock |
Hohlwaj, Holwag m. (-) ; chemin creux ; Holweg |
wohne, wohna vi. (gwohnt) ; habiter ; wohnen |
huh (interj.) ; Hou ! ; Huh ! |
Wohnflache, Wohnflächa f. (-) ; surface habitable; Wohnfläche |
ìhr pr. pers. ; vous ; ihr |
Wohnhüss nt. (-hiser) ; maison, immeuble d’habitation ; Wohnhaus |
Ìhr pr. pers. ; vous (forme de politesse) ; Ìhr |
Wohnsìtz m. (sing.) ; domicile ; Wohnsitz |
ìhr adj. poss. ; votre ; ihr |
Wohnùng, Wohnung f. (-e) ; appartement ; Wohnung |
ìhre pr. pers. f. au datif, à elle ; ihr |
Wohnviertel, Wohnviartel nt. (-) ; quartier ; Wohnviertel |
ìhre adj. poss., pr. poss. ; sa, son ; ihre |
wohr adj. ; vrai ; wahr |
Ihrel, Ihrla nt. (-) ; petite montre, kleine Uhr |
Wohret f. (-e ) ; vérité ; Wahrheit |
ìhrersitts adv. ; de leur côté ; ihrerseits |
wohrsàje, wohrsàga vi. (wohgsajt) ; prédire ; wahrsagen |
ìhretswìlle adv. ; pour elle, ils, vous ; ihretwillen |
Wohrsàjere, Wohrsàgera f. (-); voyante ; Wahrsagerin |
ìhretwaje, ìhretwaga adv. pour elle, ils, vous ; ihretwegen |
wohrschinlig adv. ; vraisemblablement, probablement ; wahrscheinlich |
jahre vpr. (gjahrt) ; ‘s jahrt sich, il y à un an aujourd’hui ; es jährt sich heute. |
wohrschins adv. probablement ; wahrscheinlich |
jäh adj. ; impétueux, vif, brusque ; jäh |
Wohrzeiche, Wohrzëicha nt. (-) ; emblème ; Wahrzeichen |
jähzornig adj. ; colérique ; jähzornig |
zah, zäh adj. ; coriace ; zäh |
johle, johla vi. (gjohlt) ; crier à tue-tête, jubiler ; johlen |
Zàhl f. (-e) ; nombre, chiffre ; Zahl |
Johr nt. (-e/-a) ; année ; Jahr |
zàhle, zàhla vt., vi (gezàhlt) ; payer ; zahlen |
Johrbüech, Johrbüach nt. (-biecher, -biacher) ; annuaire ; Jahrbuch |
zähle, zähla vt., vi. (gezählt) ; compter ; zählen |
johrelàng, johralàng adv. des années durant ; jahrelang |
Zàhlùng, Zàhlung f. (-e) ; paiement ; Zahlung |
Johreswachsel m. (-) ; changement d’année, nouvel an ; Jahreswechsel |
zàhm adj. ; apprivoisé, docile ; zahm |
Johreszitt f. (-e) ; saison ; Jahreszeit |
Zàhn m. (Zahn, Zehn) ; dent ; Zahn |
Johrgàng m. (-gang) ; année, millésime ; Jahrgang |
Zàhnàrzt m. (-arzt) ; dentiste ; Zahnarzt |
Johrhùndert, Johrhundert nt. (-e, -a) ; siècle ; Jahrhundert |
Zàhnbìrscht f. (-e/-a ) ; brosse à dents ; Zahnbürste |
Johrmarrick, Johrmar(k)t m. (-) ; foire annuelle ; fête foraine, marché annuel, Jahrmarkt |
zàhne vi. ; faire ses dents ; zahnen |
Johrmärrick m. (-) ; foire annuelle ; fête foraine, marché annuel, Jahrmarkt |
Zàhnfleisch, Zàhnflëisch nt. (sing.) ; gencive ; Zahnfleisch |
Johrtàuisig, Johrtauisig nt. (-e) ; millénaire ; Jahrtausend |
Zàhnpasta f. (sing.) ; dentifrice ; Zahnpasta |
johrüs, johri adv. tout au long de l’année ; Jahr aus, Jahr ein |
Zàhnschmarze (pl.) ; mal aux dents ; Zahnschmerzen → Zàhnweh nt. (sing.) |
Johrzehnt nt. (-e/-a) ; décennie; Jahrzehnt |
Zàhnstein, Zàhnstei m. (sing.) ; tartre ; Zahnstein |
kàhl adj.; chauve, dénudé ; kahl |
Zeh m. (-) ; orteil ; Zeh → Zeeche m. (-) |
Kàhn m. (Kahn) ; barque, Kahn |
zeh, zehn adj. num. ; dix ; zehn |
Kehl m. / nt. (sing.) ; chou cabus, pommé, Kehl → Blüamkehl |
Zehner m. (-) ; pièce ou billet de dix (devise) ; Zehner |
kehre, kehra vi. (kehrt, gakehrt) ; tourner ; kehren → ùmkehre |
zeh(n)jahrig adj.; de dix ans ; zehnjährig |
Kehrel nt. (sing.) : ìm Kehrel erumfàhre, tourner en rond ; im Kreis fahren |
zehnt, adj. num. (le) dixième; (der) zehnte |
Kehrsitt f. (-e/-a) ; revers; Kehrseite |
zehntel adj. num. ; dixième ; Zehntel |
Kohle, Kohla f. (-) ; charbon; Kohle |
zehntöisig adj. num. ; dix-mille ; zehntausend |
Kohlehändler, Kohlahandler m. (-) ; marchand de charbon ; Kohlenhändler |
zehre, zehra vi. ; ronger, miner ; zehren |
kohleschwàrz, kohlaschwàrz adj. ; noir comme de l’ébène ; kohlenschwarz |
zehtàuisig, zehntöisig adj. num. dix-mille ; zehntausend |
Kohlmeisel, nt. (-meisle), Kohlmeisla nt. (-) mésange charbonnière ; Kohlmeise |
Zehtonner, Zèhtonner m. (-) ; véhicule de dix tonnes (poids de charge) ; Zehntonner |
Index – Wortregister
< ä >, 14
< aa >, 17
< àà >, 17
< ai >, 19
< ài >, 21
< äi >, 21
< äu>, 23
< aui >, 22
< àui >, 21
< d >, 39
< die >, 39
< e >, 11, 13
< é >, 11
< è >, 11
< ë >, 17
< ee >, 16
< eh >, 16
< ei >, 19
< éi >, 20
< èi >, 20
< ëi >, 21
< eu >, 23
< h > d’allongement, 35
< ia >, 24
< ie >, 23
< œ >, 17
< oi >, 22
< öi >, 22
< oï >, 23
< oo >, 18
< s >, 37
< ss >, 38
< tt >, 29
< ù >, 17
< üa >?, 24
< ue >, 25
< üe >, 24
alphabet allemand, 5
alsacien standardisé, 4
Alternative au < ß >, 36
Annexe, 35
apostrophe, 40
article défini, 12
article indéfini, 41
changements de durée par rapport à l’infinitif, 31
compléments de lieu, 43
Conclusion, 44
conditionnel, 29
Consonnnes, 55
Correspondance des lettres et des sons, 45
Correspondance des sons (phones) et des lettres (graphèmes), 59
di, 39
die, 39
digramme, 16
digraphe, 19
diphtongue, 35
Diphtongues, 19, 51
Durée des voyelles devant < ch >, 27
économie de l’apostrophe, 42
élision, 40
élision grammaticale, 42
Emploi de la lettre < h >, 35
Emploi des accents, 7
Emplois de < e > en syllabe accentuée, 13
Fil conducteur, 5
formes conjuguées, 30
Formes conjuguées, 30
formes verbales contractées, 25, 27
groupes prépositionnels, 42
homographes, 35
homonymes, 35
La lettre < ä >, 14
Le démonstratif féminin singulier et pluriel < die >, 39
Le pronom et l’adjectif possessif < di >, 39
les lois de durée de la phonétique allemande, 26
Liste alphabétique des termes usuels orthographiés avec < h > d’allongement de la voyelle (monophtongue) précédente., 90
monophtongues, 59
monophtongues, 35
mots grammaticaux » monosyllabiques, 28
Mots grammaticaux bisyllabiques, 30
Murmellütt, 12
opposition distinctive, 17
orthographe cohérente, 4
philosophie d’ORTHAL, 84
Pourquoi écrire < ì > et < à > ?, 7
prérequis en allemand, 44
pronom impersonnel es, 13
pronom impersonnel on, 39
pronom personnel se, 13
propositions infinitives, 43
radical, 31
radical du verbe, 30
référence graphique, 5
Semi-consonne, 54
suffixes < -le, -la, -lì > des diminutifs, 27
syllabes accentuées, 12
syllabes non accentuées, 12
terminaisons, 30
trait d’union, 43
triplement de consonnes, 44
variations, 5
variétés dialectales, 4
verbes impersonnels, 40
voyelles brèves, 25
voyelles longues, 25
Voyelles longues, 25
voyelles simples, 59
Voyelles simples, 45
[1] ORTHAL pour « orthographe alsacienne ».
[2] AGATe : Académie pour une Graphie Alsacienne Transfrontalière
[3] Nous entendons par là surcharge, pour un même mot, de signes diacritiques, doublement systématique des voyelles longues et triplement de consonnes.
[4] Ce terme, compréhensible par le grand public, n’est pas scientifique. Il recouvre les différentes familles dialectales parlées sur le territoire alsacien, à savoir du sud au nord : le haut-alémanique (HA), le bas-alémanique du sud (BAS), le bas-alémanique du nord (BAN), le francique rhénan lorrain parlé en Alsace-Bossue (FRL) et le francique méridional palatin (FMP) parlé dans la région de Wissembourg.
[5] e/a Pààr s’écrit avec majuscule, puisqu’il s’agit d’un substantif. (cf. Ehpààr, couple marié; e Pààr Schüe, une paire de chaussures)
[6] Extrait de Peter Hàs – Pierre Lapin, éditions MK 67, Rhinau, 2022.
[7] 67 renvoie aussi aux aires linguistiques bas-alémanique du nord et francique. 68 renvoie aussi à deux aires linguistiques : bas-alémanique du sud et haut-alémanique.
[8] 67 illustre une des variantes en usage dans le Bas-Rhin.
[9] 68 illustre une des variantes en usage dans le Haut-Rhin.
[10] Variante : D’Wìrtin
[11] Les scripteurs au sud du « Langraben », opposés à l’emploi de < a > en finale et pour écrire l’article indéfini, sont libres d’employer < e > dans ces cas de figure et écrire : e Maidle, une (jeune) fille ; lase, lire.
[12] Il s’agit d’un phonème qui s’amuït, mais qui n’est pas muet comme dans la séquence : « une belle femme ». En alsacien, il se prononce [ə], comme dans la séquence en français : « il porte beau. »
[13] Variantes : dr, d’r. Il ne sera pas confondu avec le démonstratif en usage en Basse-Alsace : dër [dæːr]
[14] Il faut bien sûr inclure les termes dérivés et apparentés comme par ex. s Gegateil, le contraire
[15] 67 correspond à une variante en usage en Basse-Alsace
[16] 68 correspond à une variante en usage en Haute-Alsace
[17] Variante : Mëënùng
[18] Variante : ëënzig
[19] En allemand, Saal, pl. Säle, salle ; Waage, balance ; Aal, anguille s’écrivent avec < a > doublé. Pour ces exemples, l’intérêt du calque de l’allemand ne saute pas aux yeux, et ORTHAL suggère d’écrire Sàl, Wog ou Woj, Àl ou Ol.
[20] Variante heisse que l’on prononce aussi à Strasbourg et en Alsace Bossue
[21] Nous sommes conscients que c’est une difficulté pour les personnes sans prérequis en allemand. C’est pourquoi, ORTHAL propose l’alternative d’utiliser < ài > dans tous les cas de figure et d’écrire : Bàim, Frài, grài, kàife / kàifa, tàisig, Tràim
[22] Conscients de la difficulté que présente cette distinction pour des personnes sans prérequis en allemand, nous proposons comme alternative à < aui > d’utiliser < oi > dans tous les cas de figure et donc d’écrire par ex. : Boim, Froi, koife / koifa, Soi
[23] On distinguera par ex. Roi(h)m, crème de Rauim, espace.
[24] Pour qui trouve cette distinction trop compliquée, possibilité d’utiliser < äu > comme alternative à < eu > dans tous les cas de figure : beläuchta, versäuche etc.
[25] Exception : les termes qui forment le diminutif avec /é/ long et fermé [eː], toujours doublé : Doba, patte – Deebla ; Schof, mouton - Scheefla
[26] Nous constatons que la quasi-totalité des auteurs, y compris badois et suisses, écrivent het [hɛt] pour exprimer /è/ bref. Nous y souscrivons et écrivons au passé composé : sìe het ghet
[27] Alternative : wodd
[28] Alternative : sodd
[29] Cependant, on écrira Kompromiss, compromis, car < miss > n’est pas un suffixe et l’accent tonique est sur la dernière syllabe où /i/ est bref et signalé par < ss >.
[30] 67 correspond à forme en usage en Basse-Alsace.
[31] 68 correspond à une forme en usage en Haute-Alsace.
[32] Comme à l’origine, Strooss a pu être proposé comme un compromis pour éviter Stross qui se prononcerait avec /o/ bref comme /è/ dans Stress, nous considérons qu’il représente également une alternative, même si nous préférons proposer Stros ou Stroß, car un doublement de consonnes derrière une voyelle indique qu’elle est brève.
[33] Alternative : grooss
[34] Comme à l’origine, nous avions proposé < ss > derrière une diphtongue comme une alternative au < ß >, nous la maintenons. Les auteur(e)s ont donc le choix entre trois formes, tout aussi lisibles les unes comme les autres.
[35] L’emploi de l’apostrophe ne doit pas être un objet de différends. Son emploi est libre.
[36] Cet emploi de < n > est euphonique, pour éviter un hiatus.
[37] Si dans un même système phonologique, les formes infinitives ze geh et z geh alternent, il est judicieux d’employer l’apostrophe pour signaler l’élision de < e > : z’geh.
[38] Hiatus : cacophonie résultant de la rencontre de deux voyelles que le locuteur est obligé de prononcer la bouche ouverte, du latin hiare, être béant.
[39] cf. Edgar Zeidler, traduction de Gitangali de R. Tagore, Lobliader en alsacien, Agence Couleur Service Numéric (2019) et du poème d’Arthur Rimbaud, Le Bateau Ivre, S wànkende Schìff, Editions Lire Objet, 2022
[40] Diphtongue fréquente dans le Val de Munster et le Val de Villé. Lorsque la diphtongue [æi] est réalisée dans un terme dont une variante géolinguistique s’orthographie avec < a, au, ài, äu >, il est judicieux d’employer
< äi > : traime – träime, rêver.
[41] Quand une variante d’un terme réalisé avec la diphtongue [æi] s’écrit avec < e >, on pourra opter pour < ëi > : Mënung – Mëinung, opinion.
[42] Exceptions courantes : Sie, vous, sie, elle, ils, elles, Spiel, jeu, viel, beaucoup, Ziel, but, objectif, réalisés avec /i/ fermé, long ou bref : [siː], [ʃpiːl], [fiːl] ou [fil]
[43] Exceptions : trois termes prononcés avec /i/ très ouvert et long ou bref [ɪː] ou [ɪ] : sìe, elle, ils, elles
Sìe [sɪː], vous, Spìel, [ʃpɪːl], jeu, vìel, [fɪːl] ou [fɪl] beaucoup.
[44] L’emploi de < j > évite la graphie disgracieuse « nèii »
[45] L’opposition de force entre < g > et < k > est en général atténuée, mais tout de même plus perceptible que pour < p > et < b > ou < d > et < t >
[46] L’emploi de < k > signale une voyelle précédente longue.
[47] L’emploi de < ck > signale une voyelle précédente brève.
[48] Les personnes favorables au maintien de < ß > pourront continuer à l’employer et écrire : Stroß, route, rue, groß, grand, heiß, chaud, Geiß, chèvre
[49] Ce phone est réalisé dans quelques aires linguistes en Basse-Alsace. Nous conseillons aux auteurs qui l’utilisent de le signaler par une note, afin qu’on ne le confonde pas avec la constrictive vélaire « Ach-Laut » également notée < ch >
[50] On emploie < f > en référence aux termes allemands qui s’orthographient avec < f >
[51] On emploie < v > en référence aux termes allemands qui s’orthographient avec < v >
[52] On emploie < tz > derrière voyelle brève : Kritz [krits], croix, et < z > derrière voyelle longue : Schwiz [ʃviːts], Suisse
[53] Voir Annexe : liste des termes usuels orthographiés avec < h > d’allongement de la voyelle précédente.
[54] Par terme de référence, nous entendons les principales formes en usage.
[55] Rares sont les suffixes en -isch ou -lisch prononcées avec « ich-Laut », d’où le choix ici de la chuintante < sch >.
[56] C’est aussi le cas pour les substantifs dérivés.